Soulignant la mise en place à l'automne 2021 d'un bouclier énergétique, la ministre a rappelé en préambule que l'Etat prenait actuellement encore en charge "37% de la facture d'électricité des Français", malgré le retrait progressif de cette mesure.
"Pour 2024, effectivement, nous allons retirer progressivement ce bouclier énergétique, mais Bruno Le Maire l'a bien dit, le prix de l'électricité n'augmentera pas de plus de 10% (...) au 1er février et sur l'ensemble de l'année 2024", a déclaré Mme Pannier-Runacher sur l'antenne de CNews-Europe 1.
Une hausse "autour de 10% au maximum"
La ministre a ainsi enfoncé le clou, au lendemain des propos de son collègue de l'Economie et des Finances: celui-ci avait exclu jeudi une augmentation de 10 à 20% des tarifs réglementés de l'électricité (TRV) en février 2024.
Il réagissait aux propos, quelques heures plus tôt, de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), qui avait indiqué lors d'un point presse qu'elle pourrait proposer pour février 2024 une hausse comprise "dans une zone de 10, 20% en gros". Le gendarme de l'énergie est ensuite revenu sur ses déclarations, précisant envisager à date de proposer une hausse "autour de 10% au maximum".
Compte tenu de la sensibilité du sujet, en pleine flambée de l'inflation, Mme Pannier-Runacher est allée encore un peu plus loin que Bercy.
La ministre a rappelé au sujet de la CRE, autorité administrative indépendante, qu'"il y a une différence entre le calcul technique que fait la CRE sur quel serait le prix théorique que devraient payer les Français en matière d'électricité et le prix que payent les Français".
La hausse réelle ne sera pas confirmée avant la fin de l'année, car la décision dépend du gouvernement. Mais la CRE a comme mission de calculer un tarif théorique, en fonction des prix du marché.
Le tarif réglementé, dont bénéfice la majorité des foyers, est revu deux fois par an, le 1er février et le 1er août.
Au 1er février 2023, la CRE, se basant sur les coûts de fourniture de l'électricité sur les marchés de gros, avait calculé une hausse du niveau moyen des tarifs réglementés de l'électricité de 99,22%, mais le gouvernement avait décidé de la limiter à 15%.
Après cette hausse de février, le gouvernement avait décidé au 1er août d'une nouvelle augmentation de 10% des tarifs réglementés de l'électricité, actant ainsi la sortie progressive du bouclier tarifaire pour alléger la charge de ces dépenses sur les finances publiques.
(Source AFP)