Pour Nicolas Bodin, maître de conférence à l'Université de Franche-Comté, cette démission était "malheureusement prévisible". Selon lui, "le préjudice est grand pour notre région qui dans une bataille mondiale pour le savoir et la connaissance ne peut se permettre aucun retard. La concurrence américaine ou chinoise est violente à l'heure des batailles pour la maîtrise des nouvelles (bio)technologies ou de l'intelligence artificielle par exemple."
L'enseignement supérieur, "où se confrontent des Egos trop charpentés"
Le maître de conférence ajoute que "l'enseignement supérieur est à la fois ce lieu particulier dans lequel il est possible de rencontrer de grandes intelligences, de personnes excessivement brillantes et en même temps où se confrontent des Egos trop charpentés (le milieu politique souffre du même mal !) et où des rancœurs s’entretiennent tout au long de carrières." Et de préciser : " Un microcosme en soi dans lequel je baigne aussi !"
Nicolas Bodin indique également que "Cela produit de tels accidents où l'intérêt général semble avoir été oublié alors que la Société entière couve des yeux la communauté universitaire avec reconnaissance et espoir. Reconnaissance quant à la capacité à former notre jeunesse et des individus émancipés et adaptés à l'exercice de métiers et notamment ceux de demain. Espoir quant à la capacité à repousser les limites de la connaissance (mieux soigner, mieux connaître notre histoire, inventer, créer, philosopher ...) et de l'innovation."
"L'enseignement supérieur ne peut demeurer une bataille d'experts"
"L'enseignement supérieur ne peut demeurer une bataille d'experts et gagnerait véritablement à s'ouvrir davantage sur l'extérieur et la Société tout entière. L’enjeu est trop important ... il en va de notre Avenir et de celui de notre territoire", conclut Nicolas Bodin en appelant "Soyons donc tous responsable chers collègues !".