Le portrait de Vincent Gauthier Manuel

Surnommé « Abraracourcix » pour son handicap le skieur Vincent Gauthier-Manuel est né sans avant-bras gauche, il explique qu’il a “toujours fait sans”. Avec une apparente simplicité et facilité, le Jurassien de la La Chaux-Du-Dombief, pratique le ski alpin et cueille les médailles: deux en or aux championnats du monde de 2013, trois en 2011, deux en argent aux JO de Vancouver en 2010.

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Fils d'un dameur, le Jurassien,né en avril 1986, a chaussé les skis dès l'enfance "avec les copains valides". "Il faut se dépasser un peu plus que les autres" mais même si "on ne peut pas faire le même geste que les autres, ça peut aller aussi vite", observe celui qui enchaîne slalom, Géant, super-G et super combiné.

un exemple de ce que l'homme a de plus beau pour s’adapter"

"Vincent est un exemple de ce que l'homme a de plus beau pour s'adapter et faire que la vie prenne le dessus", salue Cyril Moré, capitaine de l'équipe de France handisport de ski alpin. Il admire le "talent inné" de son ami qui "sait jouer de son corps" et a "appris à devenir un leader”.

"Calme, tranquille et très serein", cet "hyper compétiteur" est aussi très équilibré, autant physiquement que mentalement, relève pour sa part Jean-Yves Le Meur, skieur handisport de 44 ans. C'est lui qui a poussé Gauthier-Manuel vers le handisport à 18 ans. "Il a tout de suite fait des résultats", assumant "un rôle de leader très clair au niveau français et relativement au niveau international chez les skieurs debout”.

Vincent : “Toute mon énergie et tout mon objectif, c'est Sotchi 2014"

Avec les jeux qui commencent ce week-end, Vincent Gauthier-Manuel part à la conquête des montagnes russes dans les traces de son ami Jason Lamy-Chapuis, ancien camarade de classe en sport-étude au collège et porte-drapeau de l'équipe de France valide. Depuis des mois, "toute mon énergie et tout mon objectif, c'est Sotchi 2014", affirme le jeune homme.

Après une saison passée sur les pistes et les routes entre Suisse, Canada et États-Unis. "C'est certain qu'il peut faire une médaille d'or", confirme Jean-Yves Le Meur, à condition toutefois de ne pas se laisser distraire par "les à-côtés qui vont le fatiguer", rang d'ambassadeur officiel et de leader de l'équipe oblige. L'équipe est déjà une "une belle famille" au sein de laquelle règne "une très belle cohésion" qu'il suffira d'entretenir, note pour autant le porte-drapeau.

Avec du handicap, on peut quand même faire du sport de haut niveau.

Hors de question, d'ailleurs, de négliger la médiatisation, tant les Jeux constituent une "belle vitrine pour montrer qu'avec du handicap, on peut quand même faire du sport de haut niveau. Ca change un petit peu de l'image du mec en fauteuil qui n'arrive pas bouger”.

Gauthier-Manuel espère en outre toucher les jeunes pour former la relève. "On a appris beaucoup de choses en équipe (...) il faut le partager avec les jeunes sinon c'est perdu”.Les athlètes handisport "ont beaucoup à nous apporter", abonde sa compagne de 26 ans, Mélissandre Recht, décrivant un "éternel insatisfait en constante recherche d’innovation”.

Je ne vois pas ma vie que dans le ski"

Mais le skieur, titulaire d'un BTS et technicien bureau d'étude dans une entreprise d'emballage alimentaire, est réaliste. "Quand je rentre, je coupe complètement", dit-il. "Je ne vois pas ma vie que dans le ski".

(avec AFP)

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