Mesure totem mais critiquée de la politique culturelle du président Emmanuel Macron, le dispositif est réservé aux 15-18 ans afin qu'ils puissent s'offrir des activités culturelles (achat de livres, de billets pour des spectacles...).
Dans son rapport, la Cour constate "une réussite quantitative" du pass, mais il n'a "pas totalement réussi à toucher les jeunes les plus éloignés de l'offre culturelle", selon le premier président Pierre Moscovici, qui relève que les barrières d'accès à la culture "ne sont pas seulement financières".
Si 84% des jeunes de 18 ans l'ont adopté, ceux qui n'y ont pas eu recours correspondent "aux publics les moins familiers des pratiques culturelles", précise l'institution. Par exemple, parmi les jeunes dont les parents sont ouvriers ou employés, "seuls 68% ont activé leur pass".
Une mesure à 244 millions d'euros en 2024
Pour corriger cette situation, la Cour suggère de flécher l'enveloppe à partir de critères sociaux ou du quotient familial pour limiter un "effet d'aubaine" profitant aux jeunes disposant déjà d'un capital culturel ou financier élevé. D'autant que ce pass coûte très cher, le montant pour les finances publiques étant passé de 93 millions d'euros en 2021 à 244 millions d'euros en 2024, auxquels il faut ajouter 80 millions d'euros de la part collective dédiée aux établissements scolaires.
Originellement, ce coût devait supporté en grande partie par le secteur privé. Or il est financé en quasi-totalité par l'Etat, alors même que l'entreprise qui gère le pass est une société par actions simplifiées (SAS) privée. Dans ce contexte, la Cour recommande aussi une réduction du montant du pass, dont l'enveloppe n'est utilisée dans son intégralité que par 15% des jeunes. Les autres utilisent en moyenne "un peu plus de 250 euros", peut-on lire dans le rapport.
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Rachida Dati, ministre de la Culture démissionnaire, avait déjà dit en octobre dans une tribune au journal Le Monde, sa volonté de réformer ce dispositif pour donner "davantage aux jeunes de condition modeste, sans négliger les classes moyennes".
(AFP)