L’indice ATMO est un thermomètre destiné à mieux communiquer envers le public mais ne se substitue pas aux outils de gestion des pics de pollution. En cas de dépassement de seuils, d’autres outils permettent d’enclencher des dispositifs d’information sur les risques auprès du public ou des mesures comme la réduction de la vitesse sur les routes ou la circulation différenciée. Pour déterminé la couleur du jour, un sous-indice est calculé pour chacun des polluants et l’indice général correspond au plus dégradé des cinq.
Alors que l’indice actuel concerne uniquement les agglomérations de plus de 100.000 habitants, le nouveau sera décliné « à une échelle plus fine », avec le calcul quotidien de l’indice au niveau au moins de chaque intercommunalité, voire des communes.
Alors que la pollution de l'air entraine 48.000 décès prématurés par an en France, le nouvel indice sera "plus précis et plus complet", "plus représentatif de l'état de la qualité de l'air, mais aussi plus en phase avec les attentes des citoyens", a estimé le ministère de la Transition écologique à l'occasion de la Journée nationale de la qualité de l'air.
L'échelle de 1 à 10 sera remplacée par six classes, de "bon" à "extrêmement mauvais", avec la disparition du niveau "très bon" et la création du niveau "extrêmement mauvais". Le code couleur correspondant ira du bleu au magenta.
L'une des principales innovations, déjà annoncée il y a un an, est l'intégration des particules fines PM2,5 (inférieures à 2,5 micromètres) à quatre autres polluants réglementés agrégés par l'indice actuel (particules PM10, ozone, dioxyde d'azote, dioxyde de soufre).
Avec cet ajout, combiné à la baisse de certains seuils pour les quatre autres polluants, "on aura plus de jours avec un indice mauvais ou très mauvais", a commenté Marine Tondelier, déléguée générale d'ATMO France (qui fédère les associations régionales de surveillance de la qualité de l'air AASQA).
Cela ne signifiera pas pour autant une dégradation de la qualité de l'air, qui tend à s'améliorer depuis 20 ans, insiste l'organisme.
Par exemple, Paris a enregistré 10 journées avec un indice "mauvais" ou pire entre 2015 et 2017. Selon les calculs d'ATMO, ce nombre de jours aurait été de 83 avec les règles du nouvel indice. A Marseille, le nombre de jours aurait grimpé de 8 à 86, à Lyon de 14 à 108, ou à Lille de 12 à 53.