En 2019, 58 des 96 départements métropolitains ont été colonisés par l’ »espèce invasive » à l’origine de maladies comme Zika, le chikungunya ou la dengue.
Cette capacité du moustique-tigre à être vecteur de maladies en fait une cible de surveillance prioritaire pour les autorités sanitaires et leurs partenaires durant sa période d’activité en métropole : du 1er mai au 30 novembre. L’objectif de cette surveillance renforcée est double : il s’agit à la fois de ralentir la progression de l’implantation du moustique-tigre et de limiter le risque d’importation et de circulation des virus dont il peut être le vecteur en métropole.
Les moustiques Aedes, plus communément appelés moustiques tigres, vont "représenter un risque sanitaire majeur sur l’ensemble du territoire" lors "des prochaines décennies" selon une commission d’enquête à l’Assemblée, qui a appelé fin juillet à des actions vigoureuses.
En métropole, il s’est développé depuis 2004. La Bourgogne-Franche-Comté n’échappe pas à son expansion Il est désormais présent dans 58 départements, dont la Saône-et-Loire depuis 2014, la Nièvre et la Côte-d’Or depuis 2018.
"Si pendant cinquante ans le territoire métropolitain a vécu à l’abri des maladies transmises par les moustiques, tel n’est plus le cas aujourd’hui. Il faudra apprendre à vivre avec eux, en limitant au mieux leur impact sur la santé des Français" a indiqué la rapporteure et députée LREM de Mayotte Ramlati Ali, qui rappelle également que dans les outre-mer c’est un "problème de santé publique récurrent."
La commission a soumis 46 propositions pour "refonder une politique de prévention" dans le cadre de la lutte contre la prolifération du moustique-tigre
Une meilleure information du public et la mise en place "dans les territoires affectés d’un plan régional de prévention contre le développement des gîtes larvaires", sont notamment préconisées. La commission demande également de fournir aux maires un guide des actions pour lutter contre les moustiques Aedes.
En effet pour l’heure, l’insecticide deltaméthrine est "la seule substance dont disposent les pouvoirs publics pour lutter, à court terme, contre les moustiques Aedes sur un lieu donné", selon le rapport qui plaide pour éviter des pulvérisations massives, pour des raisons environnementales ou pour éviter une résistance au produit chez les moustiques. A la place, la commission appelle à diversifier les molécules et privilégier les actions de terrain.
Sur le plan juridique et institutionnel, les agences régionales de santé (ARS) pourraient devenir "le chef d’orchestre de la lutte anti-vectorielle" indique la commission.
Reconnaître et signaler le moustique-tigre
Tous les insectes qui volent ne sont pas des moustiques-tigres !
- Aedes albopictus est petit
- moins de 1 cm d’envergure.
- Noir avec des taches blanches sur le corps et les pattes, il a une ligne blanche sur le thorax et un appareil piqueur.
Comment éviter l'implantation et l'expansion du moustique tigre ?
Avant de voler et de piquer, les moustiques se développent dans l’eau, sous forme de larves. "Chacun peut avoir les bons gestes pour éviter la prolifération d’Aedes albopictus en supprimant les petits réservoirs d’eau stagnante" indique l'agence régionale de santé.
Vider (une fois par semaine) coupelles et soucoupes sous les pots de fleurs, gamelles des animaux, replis des bâches, seaux, pieds de parasol...
- Couvrir les récupérateurs d’eau
- Ranger (à l’abri de la pluie) les jouets, brouettes, seaux, arrosoirs
- Entretenir les gouttières, rigoles et chenaux
- Jeter déchets et pneus usagés
- Créer un équilibre dans les bassins d’agréments : les poissons mangent les larves de moustique.