"Aucune région n'est épargnée. Chaque jour qui passe, on voit des sols se craqueler. Même dans le Nord, les céréales ont soif. Hier j'étais chez un agriculteur du Puy-de-Dôme, il arrose son blé. Si cela continue comme ça, ceux qui ont la possibilité d'irriguer vont s'en sortir, les autres auront des baisses de rendement dramatiques", a déclaré sa présidente, Christiane Lambert.
"Depuis octobre-novembre, il y a d'énormes sécheresses au Portugal et en Espagne, qui remontent en Occitanie et en Provence et le long de la vallée du Rhône. Ce qui est inhabituel en cette saison, c'est que la sècheresse touche le nord de la Loire", a-t-elle expliqué.
Météo-France évoque "un épisode de chaleur" qui, sans être inédit, est "remarquable par sa précocité, sa durabilité et son étendue géographique". La barre des 30°C devrait être atteinte entre la Nouvelle-Aquitaine et la Provence-Alpes-Côte d'Azur dès le début de la semaine. Il fera moins chaud dans le nord du pays, mais tout aussi sec.
"La semaine qui s'annonce est digne d'un mois de juillet. Nous sommes très inquiets. C'est une période délicate pour les céréales: le blé a atteint sa taille adulte, l'épi s'est développé et on est maintenant au stade du grossissement du grain", explique Joël Limouzin, en charge des situations d'urgence à la FNSEA.
Or, sans eau, l'engrais dont a besoin la plante pour produire un grain de qualité, ne pourra monter dans la tige, "il restera dans le sol". Sans eau et sous l'effet de la chaleur, les grains se flétriront, avec comme risque "une perte de rendement qui peut aller jusqu'à 40 % si le temps reste sec pendant plusieurs semaines", met en garde M. Limouzin.
La période est compliquée pour le blé, plus que l'orge qui est plus avancé en culture, et notamment dans les grandes plaines céréalières de Beauce et de Bourgogne, estime-t-il.
"Plus que jamais, il faut qu'on arrive à stocker de l'eau", plaide la FNSEA, qui alerte que les risques d'une flambée encore plus forte des coûts alimentaires en cas de mauvaise récolte en France.