Comment les élèves ont-il appris l'existence du Coronavirus ? Comment ont-ils vécu l'annonce de leur confinement. Des élèves de 3e G du collège Diderot de Besançon s'expriment
Maria
"Au début ce virus était en chine, cela me semblait très lointain et jamais je n'aurais pensé qu’il allait arriver jusqu’en France. Et puis est arrivé ce jour : alors que j’étais dans mon salon, on a allumé la télé car notre président Macron devait faire un discours - jusque là rien de spécial - et petit à petit, plus on l’écoutait parler et plus on se rapprochait du moment que tout le monde voulait ou redoutait d'entendre : l’arrêt des cours !
Au début, j’étais contente car je n’allais plus me lever tous les jours à 6h du matin. Sauf que très vite, j’ai eu un nouveau code Pronote et maintenant je comprends qu’il faut travailler deux fois plus pour comprendre les sujets donnés par nos professeurs… Pas facile quand on est tout seul devant un écran. Mais il y a aussi les cours virtuels, en direct, notamment les cours de français, et j’aime beaucoup ça.
Au début, on en a ri de ce virus car la situation ressemblait plus à un film apocalyptique mais maintenant, en voyant les hôpitaux saturés, on ne le prend plus du tout à la légère…"
Halima
"Le jour où j'ai su qu'il y avait un virus qui se promenait de l'autre côté du monde, j'ai d'abord été assez surprise mais tout cela était loin pour moi. Puis un jour, j'ai vu à la télévision les premiers gestes barrière à effectuer afin d'éviter la contamination. C’est à ce moment là que j’ai commencé à comprendre que c'était quelque chose qui me toucherait plus que ce que je ne le pensais.
Et le soir que je n'aurais jamais imaginé vivre un jour est arrivé : notre président annonce le confinement. Je sortais de mon entraînement lorsque je l'ai appris. J'ai d'abord sauté de joie à l'idée de ne plus aller au collège puis j'ai pensé que je n'allais plus revoir mes amies et j'ai fini par me dire que je pourrais peut-être enfin faire toutes les choses que je n'ai jamais le temps de faire.
Maintenant, ce que je pense c'est que ce confinement nous aura appris à beaucoup plus apprécier toutes les choses banales que nous faisons sans nous en rendre compte – aujourd’hui, j'ai même regretté de ne pas avoir pu sortir la poubelle !
Enfin j'aimerais finir avec une pensée pour toutes les familles en deuil car derrière ces chiffres terribles annoncés chaque jour, il y a des personnes…"
Hong-Zhong
"Le jour où j’ai appris qu’un virus en provenance de Wuhan inquiétait toute la communauté scientifique, je n’étais pas vraiment inquiet parce que c’était tellement loin de la France…
Mais j’étais même un peu énervé car je commençais à entendre un peu partout beaucoup de messages racistes, pas uniquement contre moi directement, mais contre toute personne qui semblait asiatique.
Et puis, le moment où cela m’a le plus inquiété c’est quand on a appris que le virus était arrivé en Italie puis en France. J’étais surtout inquiet pour mes parents car il sont plus vieux que moi donc c’était plus dangereux pour eux… jusqu’au confinement.
Mes parents sortent moins maintenant. Cela me rassure. Et puis, il paraît qu’en Corée le nombre de malades baisse donc c’est positif pour la suite."
Éniada
"Les premiers jours de février se déroulaient très normalement jusqu’à ce jour : alors que j’étais en train de regarder des vidéos sur Tik Tok, j’ai entendu parler du coronavirus pour la première fois. Tik tok est un réseau social où tout est une blague, donc quand j’ai entendu parler du coronavirus pour la première fois, c’était sous la forme d’une blague.
Puis, comme j’entendais beaucoup de personnes parler de ce virus, j’ai fait moi-même mes « petites » recherches. J’ai lu beaucoup d’articles et quand j’ai compris que ce virus était en Chine, je ne me suis pas inquiétée pour moi car le virus n’était ni en Europe ni en France. Je me sentais tranquille.
Puis le mois de mars est arrivé. Les premiers cas arrivaient en Italie disaient les journaux. C’est là que j’ai pris conscience qu’on était en danger. Le virus avait « pris » l’avion. Il était maintenant en Europe.
Aujourd'hui, je continue à lire des articles et à regarder les journaux. Sans mentir, c’est un peu inquiétant car les scientifiques n’on toujours pas trouvé de remède contre ce virus."
Logos réalisés par les élèves
A propos du "Petit Confiné"
Le Petit Confiné est un journal de bord tenu par les élèves de 3e F et 3e G du collège Diderot de Besançon. Dans le cadre du confinement en vigueur et du dispositif "Nation apprenante", les collégiens sont invités tous les jours à s'exprimer librement et sans complexe sur maCommune.info
Objectifs pédagogiques :
- Faire tenir un journal de bord aux élèves relayé par un média local
- Faire écrire les élèves de façon régulière et répétée pour maintenir un lien au sein de la classe dans le cadre de la continuité pédagogique
- Permettre aux élèves par l'écriture d'exprimer leurs sentiments et émotions sur la situation vécue