Tout a démarré avec une vidéo postée sur le mur Facebook de Stéphane Turillon le 4 janvier dans laquelle il lance un cri d'alerte en interpellant Emmanuel Macron. "Aujourd'hui maintenant, il faut se révolter, la révolution hôtelière. C'est plus possible, on va pas se laisser crever comme ça. À part nous filer 10.000 balles par mois et nous faire des plans PGE (Prêt Garanti par l’État) qu'il va falloir qu'on rembourse derrière et on s'endette encore et encore. M. Macron, vous avez été élu, vous travaillez pour le peuple (...) moi par défiance, je vais ouvrir mon restaurant. Vous ferez comme vous voulez, mais je suis ici chez moi. Alors si vous voulez venir me fermer venez..." déclare-t-il dans un post de profonde exaspération. "Au pire des cas, on va se choper quinze jours de fermeture administrative. On est déjà fermé. Restaurateurs, bars et discothèque, ouvrez tous en même temps ! je ne suis pas complotiste, je ne suis pas syndicaliste, je ne suis pas politique, mais je défends juste mon droit de liberté . Alors, laissez-nous travailler... "
Racheté en 2019, son établissement a subi 400.000€ de pertes en 2020. L'auberge restaurant emploie habituellement jusqu'à 15 personnes.
Le coup de gueule, qui ressemble à un cri de désespoir ,a fait le tour des réseaux sociaux et des médias. Le lundi 5 janvier, le restaurateur était sur plateau de Touche pas à mon poste de Cyril Hanouna.
Bars et restaurants espèrent être mieux indemnisés
Le gouvernement planchait mercredi en conseil des ministres sur un meilleur accès au Fonds de solidarité pour les entreprises touchées par une fermeture administrative en raison du Covid-19, les professionnels de l’hôtellerie-restauration estimant pouvoir, au vu des règles européennes, toucher jusqu’à 3 millions d’euros par an.
"Un encadrement temporaire au niveau de l’Union européenne autorise les États à couvrir 70% des charges fixes (des entreprises fermées administrativement) non couvertes par les assurances ou d’autres aides, avec un plafond de 3 millions d’euros par an", a expliqué une source proche du dossier.
Cette limite d’une aide de 3 millions d’euros annuels — versée au prorata des périodes de fermeture -, est fixée pour "une entreprise ou bien un groupe, lorsqu’il y a des liens capitalistiques entre les entreprises", a-t-elle précisé.
Cet encadrement temporaire concernant les aides d’État destinées à soutenir l’économie dans le contexte de l’épidémie de Covid-19, adopté par la Commission européenne le 19 mars 2020, a été actualisé depuis à quatre reprises.
Selon les professionnels, l’indemnisation des bars et restaurants, pour l’heure plafonnée à 200.000 euros par mois, qu’elle soit versée à un établissement ou à un groupe, serait ainsi significativement améliorée, à compter de janvier.
"Nous ne savons pas quelle somme maximum sera retenue, cela pourrait être 3 millions d’euros, c’est une somme qui a circulé hier (mardi lors d’une réunion à Bercy avec les professionnels du secteur, NDLR), ou deux millions... c’était à l’arbitrage ce matin", a déclaré à l’AFP Hervé Becam, vice-président de l’Umih, le principal syndicat patronal de l’hôtellerie-restauration.
"Cela a de très bonnes chances d’aboutir, après à quelle hauteur? Nous n’en savons rien", a-t-il ajouté.
Du côté des indépendants de l’hôtellerie-restauration, Didier Chenet, président du GNI, était lui aussi "confiant". "Il y aura un élargissement du Fonds de solidarité pour tenir compte de la situation des groupes qui aujourd’hui avec ce plafond des 200.000 euros est très insuffisant".