Cet été, une palissade de 360 m2, faite de panneaux de bois lisse, sera installée sur le pôle Viotte afin de sécuriser et protéger le passage de agents de l'Etat des travaux de la dernière partie du projet immobilier porté par SMCI. Pour ne pas laisser ce mur vide, la Ville de Besançon et le promoteur ont décidé de le faire vivre…
Qui êtes-vous ?
Nacle : "Je suis né à Besançon et je suis graffeur depuis 2007. Depuis 2017, je fais de ma passion mon métier. J'étais maçon : avant, je faisais des murs la semaine et je les peignais le week-end, et maintenant je ne fais que les peindre. J'ai commencé mes études à Besançon, je les ai terminées à Paris et je suis revenue à Besançon parce que c'est vraiment une ville à laquelle je suis très attachée."
Comment vous êtes-vous retrouvé dans ce projet sur le pôle Viotte ?
Nacle : "Ce sont les services de l'Urbanisme et de la Culture de Besançon qui m'ont contacté en se demandant ce qu'ils pouvaient faire de cette grande palissade sans en faire un support de communication uniquement et surtout qui ne soit pas dégradé. L'idée d'y faire un graffiti s'est rapidement présentée. Quand on m'a proposé de décorer cette palissade, de peindre dessus, je ne voulais pas tirer toute la couverture sur moi, je voulais plutôt fédérer, partager ça avec d'autres artistes, ça manque un peu à Besançon. On a un peu tous vieilli dans le graff' et aujourd'hui c'est plus difficile de se retrouver comme quand on avait 20 ans devant un mur."
Plus concrètement, qu'allez-vous proposer autour et sur cette palissade de 200 m2 ?
Nacle : "Sur cette palissade, il y aura une partie dédiée à la communication et une partie graffiti. Comme je vous le disais, l'idée n'est pas de peindre ce mur seul, mais d'inviter d'autres artistes lors d'un évènement sur 2 ou 3 jours, que l'on appelle dans le milieu du graffiti un Jam. Il s'agit d'un mini festival de graff'. Rien n'est encore défini, mais on sera plusieurs à peindre ce mur et en parallèle, on aimerait organiser un évènement culturel parce que ça manque un peu en ce moment… Ce serait l'occasion de montrer notre art, l'environnement dans lequel gravite le graffiti, c'est-à-dire la culture hip-hop, fédérer autour de cet évènement, faire venir des DJ, organiser un open mic, pourquoi pas mettre une petite scène sur laquelle des danseurs pourraient faire des démonstrations, inviter des gens à faire du parkour, etc. Aujourd'hui, tout est dans les tuyaux, mais rien n'est encore acté."
Et sur le mur, que prévoyez-vous ?
Nacle : "Sur le mur, il s'agira d'une fresque. C'est en cours de réflexion, mais on peut d'ores et déjà dire que les couleurs que nous utiliserons seront plutôt des camaïeux de bleu, des camaïeux de rouge orangé et des camaïeux de noir, blanc et gris. L'objectif est de coller au décor, de composer avec ce qui entoure cette palissade.
En terme de fresque, ce seront principalement des graffitis, un travail autour du lettrage, mais aussi des éléments plus figuratifs pour dynamiser la fresque et notamment des portraits en noir et blanc parce que c'est ce que j'affectionne le plus personnellement. Il y aura peut-être des animaux, le style de chaque artiste sera représenté. Il n'y a pas de cahier des charges imposé, mais c'est à nous de jouer avec les codes et on sait ce qu'attend la mairie. Je pense également que le portrait en noir et blanc de la personnalité féminine dont ce nouveau passage portera le nom, Gisèle Halimi, sera réalisé."
La palissade sera installée fin juillet 2021 pour une durée de 2 ans.