Le gouvernement favorable à ce que les boulangers puissent travailler le 1er mai

Les boulangers demandent à pouvoir ouvrir le 1er mai, une revendication soutenue par le gouvernement mais qui nécessite un changement de législation, ont souligné mercredi 16 avril 2025 plusieurs ministres.

© Élodie R.

"Nous voulons continuer à ouvrir le 1er-Mai comme on le fait depuis 100 ans, on a toujours travaillé le 1er mai, c'est même dans la convention collective", a indiqué à l'AFP Dominique Anract, président de la Confédération nationale de la boulangerie qui s'était ému ces derniers jours d'une législation trop contraignante.

"Le 1er mai 2024, cinq boulangeries se sont fait verbaliser en Vendée donc ça a mis le doute", a-t-il dit. "Les inspecteurs du travail se réfèrent à la loi sur le travail du 1er mai, et c'est une question d'interprétation car nous n'avons pas de dérogation légale". L'amende encouru est de 750 euros par salarié concerné, 1.500 euros quand celui-ci est mineur, a-t-il rappelé.

"Jusqu'à l'an dernier, personne ne s'était posé la question. On avait toujours travaillé, les gens sont payés le double, tout le monde était content, et les clients consomment ce jour-là", a insisté M. Anract. Interrogée sur France 2, la ministre du Travail, Catherine Vautrin, a répondu qu'un boulanger, qui est entrepreneur, est autorisé à travailler le 1er mai, mais pas ses salariés. "Le pain est une tradition française", a-t-elle ajouté. "Je m'engage à soutenir les initiatives parlementaires qui feront évoluer la loi et permettront aux salariés des boulangeries de travailler le 1er-Mai s'ils le souhaitent."

Mme Vautrin a précisé que des députés étaient en train de préparer une telle proposition de loi. "Ça fait partie de ces contraintes qui méritent d'être desserrées", a-t-elle estimé.

"Ce sont des métiers importants"

"L'application de cette loi est aujourd'hui difficilement compréhensible", a également admis sur RMC-BFMTV Astrid Panosyan-Bouvet, ministre chargée du Travail et de l'Emploi. "Ce sont des métiers importants. Si, sur une base volontaire avec des compléments de salaire, les gens ont envie de s'organiser, on doit pouvoir laisser (faire) avant de pouvoir clarifier les choses dans la loi", a-t-elle dit.

Marine Le Pen a apporter sur le réseau X son "soutien" aux "boulangers qui souhaitent ouvrir leur commerce le beau jour du 1er mai, avec des salariés évidemment volontaires". "Pourquoi priver les salariés volontaires de gagner deux fois leur salaire ? Quand ce gouvernement va-t-il laisser les Français travailler ?", a écrit la présidente des députés RN.

"Laissons ceux qui veulent travailler le faire librement", a abondé sur le même réseau l'ex-ministre du Commerce Olivia Grégoire, députée EPR. David Lisnard, maire LR de Cannes et patron de l'Association des maires de France (AMF), y voit une question de "liberté": "Le patron de la boulangerie discute avec ses salariés. Ceux qui veulent travailler travaillent et sont mieux payés. C'est simple", a-t-il estimé sur X.

Éric Ciotti, président de l'UDR, demande aussi "au gouvernement de revenir sur cette mesure absurde et anti-économique".

(Source AFP)

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