C’est dans un univers bien particulier que nous emmènent Esther Ferrer et La Ribot. Le Frac Franche-Comté a choisi de composer sa nouvelle exposition en croisant de nombreuses œuvres des artistes. Ces dernières, passionnées par leur art, parlent de leurs créations avec enthousiasme et humilité. Le tout en ayant pris un réel engagement sur des sujets sociétaux universels.
"Les mettre ensemble était une évidence. L’une a vécu la guerre civile à sa naissance et l’autre a connu la fin du règne de Franco à son adolescence. Je pense que cela se ressent dans leur démarche et dans leur engagement. Esther est davantage dans les arts visuels et performés, mais La Ribot a également ce côté très chorégraphié", explique Sylvie Zavatta, la directrice du Frac qui précise que les deux artistes ont toutes les deux "la volonté d’économie des moyens", "l’humour" en effectuant des clins d’œil à Satie. "Elles ont également un engagement sur la question sociale et féministe", salue la directrice.
Esther Ferrer
Au rez-de-chaussée, les visiteurs pourront, s’ils le souhaitent, être les acteurs d’une partition écrite par Esther Ferrer. Ils pourront également donner leur avis sur ce que signifie, pour eux, une performance en collant des post-its sur les murs du musée.
À l’étage, on découvre la symbolique de la chaise, comme métaphore du corps humain. C’est concret. Nous arrivons face à 146 chaises vides, représentants les femmes victimes d’homicide depuis le début de l’année en France.
Dans une autre pièce, l’artiste propose un tout au sujet, en lien avec le temps qui passe. De grands tableaux sont exposés où l’on peut lire : "Pourquoi je veux être immortel.lle". Chacun est libre d’écrire sa raison. Esther envisage même de trouver un "mur public" qui pourrait reprendre l’ensemble des tableaux afin de "rendre immortelles pour quelques millénaires" les personnes ayant participé à la performance.
La Ribot
L’artiste a choisi d’exposer sa première installation au rez-de-chaussée. On peut observer un peintre à l’œuvre avec deux points de vue différents (au-dessus de la scène et depuis le bras du performeur).
La Ribot propose également plusieurs œuvres qui interpellent les spectateurs comme "le film noir" où elle masque les protagonistes de films connus afin d’attirer le regard vers les figurants.
La chaise joue également un rôle particulier. En effet, l’artiste a récupéré des chaises typiques servant aux mariages, à des diffusion cinématographique ou encore à la corrida pour les exposer. Certains, n’ayant pas été retenues, car "abîmées" ou "not save" (pas sûre, sécurisée) ont été pyrogravées et font l’objet d’une exposition acquise par le Frac appelée "walk the bastards"…
Enfin, les visiteurs pourront s’adonner à nouveau à une performance en essayant de reproduire les mouvements des danseurs dont le "tuto" est donné sur tablette. Le tout en décrivant par écrit ce qui est important dans cette danse : le mouvement ? Le rythme ? La forme ? L’énergie ? À chacun de donner sa perception des choses...
Infos +
Frac Franche-Comté, expositions du 28 avril au 27 octobre (avec vernissage le 27 avril à 18h30)
- 2, passage des arts à Besançon
- 03 81 87 87 40
- Ouvert de 14h00 à 18h00 du mercredi au vendredi et de 14h00 à 19h00 le samedi et dimanche
- Tarif plein à 5 € et réduit à 3 €, gratuit pour les moins de 18 ans et tous les dimanches.