Née en 1928, l’entreprise a inventé le chariot métallique pour supermarchés et hypermarchés sous la marque « Caddie », devenue un nom courant. Elle a connu la croissance avec l’essor de la société de consommation, avant de subir deux redressements judiciaires, en 2012 puis en 2014.
"On a déposé ce matin une déclaration de cessation de paiement au tribunal de Saverne (Bas-Rhin). (...) Notre trésorerie est à sec", a indiqué à l'AFP Stéphane Dedieu, confirmant une information des Dernières Nouvelles d'Alsace (DNA). Une audience qui déterminera les conditions de sa mise en redressement judiciaire est prévue mardi matin devant la chambre commerciale du tribunal judiciaire de Saverne, a confirmé ce dernier.
"C'est une conjonction de malheurs qui nous a amenés à manquer de trésorerie", a expliqué M. Dedieu, qui avait repris la présidence de l'entreprise à la suite d'un précédent redressement judiciaire en 2014.
"On a subi beaucoup de déboires depuis le début de la pandémie de Covid-19 avec une baisse du chiffre d'affaires importante, principalement parce qu'on travaille beaucoup avec des clients à l'étranger", a détaillé le président de l'entreprise nommée "Les Ateliers réunis Caddie", qui comptent encore 140 employés. "Ensuite on a eu des difficultés d'approvisionnement qui ont retardé nos productions, puis un cluster" parmi les salariés, a-t-il ajouté, évoquant également la hausse du coût des matières premières comme l'acier.
Secrétaire CFTC du CSE, Luc Strohmenger a mis en cause "une gestion hasardeuse" des fonds garantis par l'État dans le cadre de la gestion de la pandémie. Les salariés sont "dans l'abattement, c'est un énorme gâchis", a-t-il estimé, lui qui va vivre son troisième redressement judiciaire avec l'entreprise.
À l'été 2020, Caddie, détenu à 70% depuis 2018 par le polonais Damix, avait déjà supprimé cinquante emplois et regroupé ses activités de production de chariots pour la grande distribution sur le seul site de Dettwiller (Bas-Rhin). "Mais on a eu pas mal de déboires quand on a rebranché nos lignes de fabrication et on a perdu beaucoup de journées de production, qui nous ont mangé de la trésorerie", a expliqué Stéphane Dedieu. Celui-ci espère que ce nouveau redressement judiciaire marquera "un nouveau départ" pour cette "belle marque".