Le déficit de l'Etat a diminué "beaucoup plus que nous ne l'avions prévu", pour atteindre "70,5 milliards d'euros", a déclaré M. Sapin lors de ses voeux à la presse, y voyant "la démonstration du sérieux budgétaire" du gouvernement. Le chiffre de 70,5 milliards est inférieur de quatre milliards à l'objectif inscrit dans le projet de loi de finances initiale, et inférieur de 15 milliards au déficit de 2014. "C'est le niveau le plus bas depuis 2008", s'est félicité M. Sapin.
Des recettes supérieures de 1,2 milliard aux prévisions
Ce résultat s'explique notamment par des recettes supérieures de 1,2 milliard aux prévisions, dont un milliard pour les recettes fiscales, et des dépenses inférieures de 1,4 milliards à ce qui était prévu, hors charge de la dette. "Ce sont des efforts de maîtrise sans précédent qui ont été faits, sans renoncer à nos priorités", a assuré le secrétaire d'Etat au Budget Christian Eckert, critiquant les "+Cassandre+ qui tout au long de l'année dernière criaient au dérapage".
Le budget de l'Etat français reste toutefois déficitaire, à la différence de l'Allemagne, qui a annoncé cette semaine avoir dégagé en 2015 un excédent budgétaire de 12,1 milliards d'euros. Le déficit budgétaire n'est par ailleurs qu'une des composantes du déficit public, qui intègre les comptes des collectivités locales et des organismes d'assurance maladie. Ce chiffre ne sera connu qu'au mois d'avril. "Nos engagements seront tenus", a toutefois assuré Michel Sapin, confirmant l'objectif de ramener le déficit public sous la barre des 3% du Produit intérieur brut (PIB) en 2017. "Nous y serons. Nous prenons tous les moyens pour y être", a-t-il assuré.
"Si la France fait l'effort structurel suffisant, elle peut évidemment être en dessous de 3% en 2017"
Le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, a exclu que la France puisse bénéficier d'un délai supplémentaire pour respecter ses engagements budgétaires et ramener son déficit public sous 3% du PIB en 2017, dans un entretien publié jeudi par plusieurs journaux européens. "Si la France fait l'effort structurel suffisant, elle peut évidemment être en dessous de 3% en 2017. Elle a bénéficié deux fois d'un délai de deux ans, qui ne saurait être encore prolongé", a déclaré l'ancien ministre français de l'Economie à l'Opinion, la Süddeutsche Zeitung (Allemagne), La Stampa (Italie) et La Vanguardia (Espagne). Paris s'est engagé à ramener le déficit public à 3,3% du PIB en 2016, puis en 2017 sous la barre des 3%, fixée par le "pacte de stabilité" européen. Bruxelles a cependant prévu pour 2017 un déficit public de la France équivalent à 3,3% du Produit intérieur brut (PIB), "à politique inchangée", là où Paris annonce 2,7%.