La France connaît depuis près de 10 ans un décrochage à la fois en termes d'indicateurs de santé publique dans le champ de la santé périnatale et à la fois en termes de natalité.
''Tout l’objet de la mission a été de s’interroger sur les raisons de cette situation et de tenter de savoir si l’offre de soins actuelle était performante et, surtout, quels objectifs il était souhaitable de poursuivre pour les années à venir'' indique le communiqué de presse de Madame la sénatrice du Doubs Annick Jacquemet.
Un constat alarmant
Le rapport d'information met en avant des indicateurs de santé publique particulièrement dégradés en France.
- Davantage de décès de nouveau-nés et de bébés que dans les autres pays européens
- Un nombre élevé de nouveau-nés prématurés
- Un réseau de maternités aux fragilités multiples
- Des complications et décès maternels encore trop fréquents
Mieux informer les parents
Face au manque d'informations dont disposent souvent les parents, il est recommandé de renforcer la communication autour de la santé périnatale auprès du grand public. Les principales lacunes dans l'accompagnement des femmes et des familles concerneraient la période post-partum.
Les facteurs de risques pour la santé de la mère et de l'enfant doivent être communiqués de façon plus claires selon le rapport. La création d'un registre national des naissances et de la mortalité néonatale est proposée.
Concernant le manque de maternités, il est préconisé de renforcer la transparence sur la situation et les pratiques des maternités : ''62% des femmes enceintes ou ayant accouché récemment n'ont pas entendu parler des différents types de maternité (1,2a/b, 3) ou ne voient pas de quoi il s'agit'' indique le rapport.
Renforcer le suivi médical
Un suivi médical plus coordonné, notamment via le dispositif de ''sage-femme référente'' est préconisé.
La prise en charge de la santé mentale des parents est pointée du doigt. Dans un contexte où celle-ci est de plus en plus détériorée, l'offre de soin doit être développée, selon le rapport. 1 mère sur 5 et 1 père sur 10 souffriraient de dépression post-partum avec des conséquences sur le développement du lien parent-enfant. Le suicide serait la première cause de décès maternel.
Assumer la transformation de l'offre de soins périnatals au niveau national
Dans un contexte où ''l'absence de décision politique conduit à une détérioration de l'offre de soins, la mission entend proposer une réponse […] conjuguant accessibilité des soins et sécurisation accrue des structures''.
Les recommandations prévoient l'augmentation des effectifs de professionnels médicaux (gynécologues-obstétriciens, pédiatres, anesthésistes-réanimateurs et sages-femmes), l'augmentation du nombre de lits de réanimation néonatale à 1 pour 1000 naissances et une réponse adaptée à l’évolution des profils des patients.
Une transformation des maternités est conseillée pour répondre aux besoins actuels avec notamment une évaluation des structures et des besoins par bassin de naissance.