Du 1er au 14 janvier 2022, 1.065 participants s’affronteront dans le sable de la péninsule arabique, à bord de 578 véhicules, sur les 8.375 km prévus au programme de ce 44e Dakar. Les tenants du titre, le Français Stéphane Peterhansel (auto/Audi) et l’Argentin Kevin Benavides (moto/KTM), sont au départ, mais le premier, qui s’aligne sur une voiture hybride, a très peu de chance d’inscrire pour la quinzième fois son nom au palmarès.
Le rallye s'ouvre sur un prologue de qualification qui part de Jeddah, une ville portuaire du centre-ouest qui accueillera également l'arrivée après douze étapes. Les pilotes repiqueront ensuite vers le sud pour enchaîner les boucles autour de la capitale Riyad, puis Bisha (sud-ouest).
Une course ouverte
Trois véhicules hybrides Audi prendront pour la première fois part à la bataille. Deux de ces buggys, dont les batteries sont rechargées par un moteur thermique pendant la course, ont été confiés à des pilotes d'expérience: Stéphane Peterhansel, détenteur du record de victoires dans l'épreuve (14 succès, dont six à moto), et l'Espagnol Carlos Sainz, triple vainqueur en 2010, 2018 et 2020. Mais les porte-drapeaux d'Audi ont déjà déclaré ne pas jouer la victoire cette année, laissant la voie libre à des outsiders aux dents longues.
D'autres grands connaisseurs des dunes comme le Sud-Africain Giniel de Villiers (vainqueur en 2009/Toyota), le Qatarien Nasser Al-Attiyah (2011, 2015, 2019/Toyota) ou encore l'Espagnol Nani Roma (2014/Prodrive), souhaitent remettre les mains sur le trophée en catégorie autos.
L'ex-rallyman français Sébastien Loeb, étoile du WRC et désormais séparé de son copilote de toujours, Daniel Elena, remplacé par le Belge Fabian Lurquin, espère lui échapper à la malchance qui le poursuit depuis ses début sur le Dakar en 2016 (casses, erreurs de navigation, blessures) pour enfin réaliser une performance notable.
Côté moto, l'absence de Marc Coma et le passage de Cyril Despres en auto ont laissé place à une lutte acharnée tous les ans depuis 2015: Toby Price (2016, 2019/KTM), Sam Sunderland (2017/KTM), Matthias Walkner (2018/KTM), Ricky Brabec (2020/Honda) et Kevin Benavides seront à nouveau sur la ligne de départ.
"Au départ de la spéciale, quand on a vu le décompte, c’était un moment d’émotion parce qu’il y a eu beaucoup de travail depuis des mois et des mois. Nous avons fait cette spéciale tout en douceur, tout en silence. On a fait 20 kilomètres, on rentre dans la course. On roule très prudemment, on regarde encore les paramètres, mais en conduite la voiture est très sympa. Il y a du plaisir de pilotage et c’est très important. Cela confirme tout ce que nous avons vu en essais, et elle franchit bien les dunes, c’est un bon point. Nous voulions éviter d’être dans les dix premiers pour ne pas avoir à choisir. Donc j’ai roulé vraiment très doucement" Stéphane Peterhansel
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Un deuil et des flammes
Mais la fête a été ternie avant le départ de l'épreuve: le Dakar a perdu jeudi l'un de ses pilotes historiques en la personne de Karel Loprais, décédé jeudi dans sa République tchèque natale, près de 20 ans après le dernier de ses six succès au volant de ses camions Tatra (1988, 1994, 1995, 1998, 1999 et 2001).
Outre un nombre encore indéterminé de coureurs non partants (les tests Covid et techniques se poursuivaient vendredi), deux incidents ont fait parler dans les cockpits ces derniers jours.
L'incendie pendant le "shakedown" (comprendre les ultimes tests) du buggy Rebellion Motors d'Alexandre Pesci et son copilote Stephan Khuni, avant un autre incendie le lendemain en plein centre de Jeddah d'un véhicule d'assistance. Ce dernier fait l'objet d'une enquête officielle qui n'exclut pas un acte de malveillance.
Le Dakar plus féminin
Soixante femmes porteront également le casque cette année, dont trois équipages entièrement féminins et deux Saoudiennes, dans une Arabie saoudite récemment entrée dans un vaste programme de réformes économiques et sociales qui comprend un assouplissement des interdictions pesant sur elles, dont celle de conduire, en vigueur jusqu'en 2019.
Les dirigeants saoudiens, critiqués pour les atteintes aux droits humains, utilisent depuis quelques années le sport comme levier diplomatique.
(AFP)