L’indicateur du coût de la rentrée est un calcul mis en place par la FAGE depuis 20 ans dans le but de mettre en évidence les dépenses imputées à un étudiant ou à une étudiante. Lors de chaque rentrée universitaire, cet indicateur est travaillé par les différentes fédérations de territoire et de filière dans le but de souligner les dépenses de la population étudiante et ce qu’elles représentent. ”Cela permet de dénoncer cette augmentation des dépenses que rencontrent tous les territoires et filières d’études”, selon la Baf.
Cette année, l’indicateur du coût de la rentrée de la Baf permet de visibiliser deux types de frais de rentrée :
Les frais spécifiques de rentrée, qui correspondent à des frais unique dépensés en début d’année universitaire. Ces frais comprennent les items suivants : inscription en Licence, Contribution de Vie Etudiant et du Campus), frais d’agence et du dépôt de garantie pour la location d’un appartement, frais liés à l’achats du matériel pédagogique (fournitures et manuels scolaires), frais liés à une complémentaire santé, frais liés à l’assurance logement, ainsi que les frais modulaires (menstruations, frais d’arrivée en métropole).
”L’ensemble de cet indicateur et de ces axes permettent de se rendre compte que le coût que représente la rentrée universitaire dans de bonnes conditions pour un.e étudiant.e de 20 ans non boursier(ère), s’inscrivant en cursus de licence à l’université en Franche-comté et ne vivant plus au domicile familiale”, explique la Baf. Les sommes mises en évidence dans l’indicateur du coût de rentrée sont issus de la somme des frais spécifiques de rentrée et des frais de vie courante pour un mois en début d’année scolaire.
Une hausse de plus de 70€ en un an
Cette année, l’indicateur du coût de la rentrée de la BAF estime qu’un étudiant ou une étudiante à Besançon dépensera 2780,29 euros contre 2707,54 euros pour pouvoir étudier et vivre décemment. Ce qui marque une augmentation de 2,69% en un an. ”
Ce chiffre résulte de la somme des frais totaux de la vie courante et des frais spécifiques de rentrée que dépense un.e étudiant.e Bisontin.e en début d’année universitaire”, précise la Baf qui ajoute que l’indicateur du coût de la rentrée est calculé en deux parties distinctes : une première partie sur les frais de vie courante, et une seconde partie sur les frais spécifiques de rentrée. Les frais y sont calculés pour un étudiant de 20 ans, non boursier, décohabitant et inscrit dans un cursus de Licence au sein de l’Université.
Sur le territoire Franc-comtois ce chiffre n’est pas moins différent. À Belfort, ce coût s’élève à 2756,29 euros et à Montbéliard à 2698,29 euros en début d’année.
Pour la Baf, ”il est alarmant de constater que sur les 16 indicateurs étudiés, seuls 3 indicateurs n’ont subi aucun changement. Par ailleurs, les 13 autres indicateurs ont subi une augmentation pouvant atteindre les 16 %.”
Quels sont les besoins des étudiant(e)s ?
”Après une année supplémentaire à constater l’augmentation des dépenses liées à la rentrée que devront subir les étudiants, la BAF et son réseau ne peuvent rester muets et se doivent d’être force de propositions afin d’améliorer les conditions de vie et d’étude de chaque étudiant”, nous explique-t-on dans un communiqué. Pour cela, la Baf demande la mise en place de mesures ”concrètes, pérennes et adaptées”, telles que :
- Une réforme ”plus profonde et équitable” des bourses étudiantes :
La BAF appelle à une réforme "plus équitable et profonde" du système d’aides sociales selon les préconisations suivantes :
- la défamiliarisation du système d’aides sociales. "Cela permettrait de mettre fin au rattachement des enfants aux parents lors de leur entrée dans l’ESR. La bourse devrait se baser sur la solidarité nationale selon laquelle l’Etat serait responsable de verser la différence entre les prestations sociales perçues et le seuil de pauvreté."
- Les bourses "devraient également être accessible aux doctorants ainsi qu’aux étudiants et étudiantes extra-communautaires et cela dès leur première année dans l’ESR."
- Une "universalisation des bourses pour garantir qu’aucun.e étudiant.e ne vive sous le seuil de pauvreté fixé à 1.102 euros aujourd’hui ( soit 50% du salaire médian)".
- "Les dépenses liées aux logement étant une dépense majeur du coût de la vie pour les étudiant(e)s devrait être prise en compte. La cohabitation ou la décohabitation devrait être prise en compte avec des bourses minimales versées de 800 et 400 euros respectivement."
- La mise en place d’un guichet unique d’aides sociales étudiantes sous la forme du Dossier Social Etudiant
- Réaliser un transfert de gestion administrative efficace des bourses de formation sanitaire et social aux Crous afin que tou(te)s étudiant(e)s en formation sanitaire et sociale puissent en bénéficier.
- ”Désindexation de la Contribution à la vie étudiante et de campus (CVEC) sur l’inflation” :
Depuis 2018, la CVEC cadrée par le code de l’éducation est mise en place afin de contribuer à l’amélioration des services étudiants. "Depuis 2018, cette contribution ne cesse d’augmenter car annexée à l’inflation", déplore la Baf, "elle est passée de 90 euros en 2018 à 103 euros en 2024." Et d'ajouter : "dans le contexte économique actuel, il semble nécessaire que cette contribution soit désindexée sur l’inflation qui pèse déjà suffisamment sur la population étudiante."
- ”Le rattachement à une complémentaire santé" :
Selon le coût de la rentrée 2024 de la BAF, l'association constate que les frais de complémentaires santé sont très onéreux, soit 303 euros et plus de 4% d’augmentation par rapport à l’année dernière. "Pourtant essentiel, les étudiants et étudiantes délaissent leur santé pour cause financière. En effet, dans une population de bénéficiaires de l’AGORAé 46% ont renoncé à des soins, pour raison financière dans 49% des cas. Ce contexte de précarité joue en la défaveur de la santé physique mais aussi en défaveur de la santé mentale étudiante. En Franche-Comté, les sites de Belfort, Montbéliard et Besançon bénéficient de SSU. Néanmoins, un manque de personnel est constaté", explique la Baf.
Ainsi, la BAF demande une considération de l’Etat sur l’impact de la précarité sur la santé. Une augmentation du nombre de psychologue et un rattachement de droit à la complémentaire santé solidaire pour les étudiants et étudiantes bénéficiaires des bourses est également exigé.