Fin de vie : le gouvernement alerté par le Collectif national des maisons de Vie

Dans une tribune parue dans Libération le 6 mars 2023 et par courrier, le Collectif national des maisons de vie (CNDMV) sollicite le gouvernement dans le but que les maisons de vie, destinées à l'accompagnement des personnes gravement malades, puissent être développées dans des conditions de statut et de financement adaptées.

© sabinevanerp/Pixabay

La démarche du CNDMV fait écho à la convention citoyenne sur la fin de vie dont les décisions seront rendues mi-mars et rappelle le contexte sociétal actuel : accroissement de maladies chroniques, augmentation de la population et isolement des personnes vulnérables. Selon la présidente du CNDMV, Laure Hubidos, "ces indicateurs contextuels justifient le développement de nouvelles solutions d’accueil, d’accompagnement et de répit. En parallèle, le système de santé se dégrade : les soignants sont exténués et les services sont saturés". Engagée dans les soins palliatifs depuis plus de 20 ans, Laura Hubidos a souhaité solliciter le Gouvernement sur les bienfaits des maisons de vie, qui s’inscrivent en complémentarité du domicile et de l’hôpital.

La première maison de vie fondée à Besançon

En 2011, Laure Hubidos fonde la première maison de vie en France à Besançon.  Avec le soutien du Professeur Régis Aubry, responsable du département douleurs-soins palliatifs-gériatrie du CHU de Besançon et membre du Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE), ce projet met pas moins de dix ans avant de naître. D’abord expérimentée, cette première structure est par la suite pérennisée en tant qu’établissement par le ministère de la santé en 2013. En 2017, le CNDMV est créé et regroupe aujourd'hui une vingtaine de projets portés par des associations indépendantes. Selon Laure Hubidos, les maisons de vie "permettraient de désengorger les services hospitaliers saturés et proposeraient des solutions de répit au domicile, tout en favorisant un accompagnement à dimension humaine, et généreraient également des économies pour le système de santé".

Une problématique qui ne bouge pas

Vingt ans après les prémisses des maisons de vie, la problématique reste toujours la même : les projets ont des difficultés à se développer par manque d’un cadre juridique et financier adapté. Les membres l'ont d'ailleurs mentionné dans la lettre écrite au Gouvernement : "nous attendons depuis de nombreuses années qu’un statut (juridique et financier) soit enfin proposé afin de permettre le développement des maisons de vie. Puisque la raison majeure de leur difficulté de développement réside dans l’absence de cadre. Ce qui en soit est une aberration alors que l’on sait que le besoin est énorme et croissant, et qu’il le sera de plus en plus dans les années à venir". Ainsi, les membres souhaitent présenter au Gouvernement un modèle alternatif et innovant pour permettre aux maisons de vie de se développer sur le territoire national.



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