Accusé par la famille de la patiente, d’avoir laissé mourir de faim une femme de 77 ans en août 2022, le centre hospitalier admet qu’elle a été maintenue ? jeun "plusieurs jours successifs" mais assure qu’elle a reçu des repas.
Hospitalisée pour une simple fracture du fémur, son opération a cependant été reportée à plusieurs reprises. Comme elle devait être effectuée à jeun, un panneau était apposé sur sa porte pour signaler qu'elle devait être à jeun. Selon la plainte de la famille, la femme de 77 ans aurait ainsi été laissée le ventre vide pendant plusieurs jours dans sa chambre d'hôpital. Souffrant de malnutrition, elle serait tombée dans le coma avant de décéder, le 31 août dernier.
Le centre hospitalier universitaire (CHU) de Dijon s’est toutefois défendu, mardi 8 novembre, d'avoir laissé mourir de faim la patiente. L'affaire, révélée par la presse bourguignonne, a suscité un vif émoi au sein du CHU, qui s'est dit "pleinement conscient de l'émotion" suscitée.
Une autopsie a été ordonnée par le parquet
Le parquet de Dijon a confirmé l'ouverture d'une enquête préliminaire pour homicide volontaire à la suite de la plainte et le CHU a indiqué qu'une autopsie avait été ordonnée par le parquet. Les résultats ne sont pas encore connus. L'opération de la patiente a bien subi "plusieurs reports", a reconnu lors d'une conférence de presse Emmanuel Baulot, chef du service chirurgie orthopédique et traumatologique pour adultes du CHU.
La septuagénaire a bien été maintenue à jeun "plusieurs jours successifs" mais "sous surveillance" et, après chaque report, elle "a eu des repas", a-t-il cependant assuré, précisant que cela était consigné dans son dossier. Sans vouloir se prononcer sur l'enquête en cours, Emmanuel Baulot a indiqué que la malade avait plusieurs comorbidités, admettant cependant que les reports répétés de son opération avaient détérioré son état de santé.
(avec AFP)