Pour celles et ceux qui ne connaissent pas encore Le Cercle, pourriez-vous nous faire un petit récap' de son univers ?
Corentin Chaduiron Germaneau : ”Avec plaisir ! Pour celles et ceux qui ne nous connaissent pas encore, l’association est née avec la volonté de faire bouger la ville de Besançon à notre manière. Le Cercle c’est cette amie fêtarde et expérimentée qui n'a qu’une envie : vous faire passer des moments inoubliables et inédits au sein de la capitale comtoise. Puisqu’il faut bien danser, célébrer, s’échapper de temps en temps, eh bien depuis 2016, l’association Le Cercle a installé son QG à Besançon.
Lors de nos événements, il n’est pas impossible de croiser une drag queer sur un podium, de fricoter devant le set d’un.e DJ, ou d’un concert, de se fendre la poire à l’un de nos spectacles et scène ouverte que nous organisons.
L’association, c’est tout ça à la fois, faire et défaire la fête (avec conscience), d’une saison à une autre, histoire de s'autoriser une pause dans ce beau bordel !”
Pour "Le Cercle" ? Ça donne un petit côté fermé, non ?
Corentin Chaduiron Germaneau : ”Eh bien c’est tout l’inverse ! Le nom de l’association est en référence à la série SENSE 8 (que je vous recommande vivement si vous ne l’avez pas encore vue) où tous les personnages sont dans un cercle vertueux, s’entraident, s’écoutent et construisent des projets ensemble. C’est vraiment l’idée de se dire que chacun.e.s d’entre nous à le pouvoir de faire bouger les lignes, à son échelle, et pour le moment ça nous réussit plutôt bien !”
Sur la page Facebook du Cercle, il est écrit "Lubrifiant social". Pouvez-vous nous en dire plus ? 🙂
Corentin Chaduiron Germaneau : ”Je crois que l’image est très explicite ! Clairement, le but de l’association c’est de rassembler des publics qui ne se seraient pas rencontrer de base grâce à une programmation qui mêle les genres et les disciplines. La fête et la culture, c’est un grand pouvoir et c’est pour cette raison qu’on s’associe avec des structures, des collectifs, des entreprises qui nous parlent. Nous ne sommes pas là pour être clivant.e.s, mais juste offrir un moment d’évasion au public ! On milite de cette façon en assumant pleinement notre appartenance à la communauté LGBTQIA+.”
Après 7 ans d'existence, quel(s) constat(s) faites-vous sur l'évolution de l'association et pourquoi ça marche bien ?
Corentin Chaduiron Germaneau : ”Le constat actuel c’est que nous avons besoin de nous rassembler, de faire partie d’un groupe et d’aller de l’avant ensemble. C’est parti d’une bande de copains qui réfléchissait sur un canapé. Après faut dire qu’on a eu la chance d’être parrainer par un producteur bisontin qui a tout de suite vu le potentiel dans notre projet. Aujourd’hui, on s’est professionnalisé, on a grandi !
Pour ma part, j’ai fais beaucoup d’investissements pour que le projet associatif continue et se développe tel qu’il est aujourd’hui. Pendant presque deux ans, nous avons eu une salariée à mi-temps qui nous a permis de passer à un autre niveau. Nous sommes plus de 30 bénévoles, certain.e.s nous aident occasionnellement, d’autres travaillent quotidiennement par passion et je les remercie de tout cœur publiquement. On accueille des stagiaires de l’IUT Info-com aussi !
Les portes de l’industrie culturelle ne se sont pas ouvertes toutes seules, il a fallu convaincre, proposer des projets qui changent. On est devenu un tremplin autant pour les bénévoles que pour les artistes. Le succès actuel est bel et bien mérité, nos partenaires nous font confiance et on leur rend bien. C’est important de travailler à l’enthousiasme (et aussi avec un peu de folie) sinon ça ne marche pas.
Et ça marche parce qu’on ne se repose pas sur nos lauriers, on va toujours à la découverte de nouveaux artistes et bien sûr on rêve toujours plus grand. Pourquoi pas un Micropolis un jour !”
Quels sont les prochains temps forts ? Une programmation est déjà en route jusqu'en 2024...
Corentin Chaduiron Germaneau : ”Oui c’est parti pour une saison culturelle qui va encore pétiller !
On va continuer les nuits au Privé Club avec des artistes drag queer, performeureuses de renommées nationale et locales. Pour la première fois dans l’histoire de l'association, on investira le Grand Kursaal, le vendredi 9 février prochain en collaboration avec l’association Madrigal, qui organise à chaque rentrée l’événement Rand’Art. On vous prépare un gala de haute voltige, mais je ne peux pas vous en dire plus pour le moment. Juste réservez cette date !
Le festival LOVE FOR ALL reviendra pour l’édition 2024 et pour une durée de presque un mois. Le festival est un message de tolérance et d'acceptation, et à une certaine époque, le festival n’aurait jamais pu avoir lieu car c’était tout simplement interdit. Les artistes viennent avec grand plaisir, le public s’agrandit et c’est vraiment un rendez-vous. C’est une particularité bisontine d’avoir un festival sur la culture LGBTQIA+ qui interroge notre rapport à l’autre, qui met en avant plus d’une vingtaine d’artistes et qui durent pendant un mois, au mois de mai. Il y aura des concerts, scènes ouvertes, clubbing, drag show, du stand up et des mariages aussi !
On organisera aussi la diffusion de la saison 3 de Drag Race l'été prochain !
Nous faisons aussi partie du Collectif du 17 mai avec lequel nous co-organisons la marche militante de lutte contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, aux côtés de nombreuses associations et collectifs de Besançon. Cette année nous étions 1.100 dans la rue et au parc de la Gare d’Eau, on espère bien être davantage en 2024.
Et puis dans ma tête, je prépare déjà la saison d’après, la 2024-2025 avec plus de spectacle vivant, pourquoi pas avec l'écriture d'une pièce de théâtre sur l’envers du décor du milieu de l’événementiel franc-comtois, y’a de quoi faire !”
Infos +
- Pour adhérer à l’association le Cercle ou soutenir son développement, acheter nos jolis tee-shirt, faire une donation : linktr.ee/LECERCLEBESANCON