L'Assemblée adopte au bout de la nuit le projet de loi pouvoir d'achat

Publié le 22/07/2022 - 08:10
Mis à jour le 22/07/2022 - 08:10

Après quatre jours de discussions et au bout d'une nuit entière de débats houleux, les députés ont adopté en première lecture le projet de loi "d'urgence" pour le pouvoir d'achat, un texte protéiforme censé atténuer les effets de l'inflation et de la crise énergétique.

 © martaposemuckel/Pixabay
© martaposemuckel/Pixabay

Le texte faisait office de test pour le camp présidentiel. Désormais privé de majorité absolue, il a dû compter sur le soutien des élus LR et du RN qui ont timidement salué certaines "avancées" tandis que la gauche s'indignait d'un projet en forme de "déclaration de guerre aux salaires".

Au bout d'une nuit émaillée d'invectives, le premier grand texte de la législature a été validé peu avant 6H du matin par 341 voix pour, 116 contre et 21 abstentions.

"Ayatollahs verts", "fachos", "nullités énergétiques": les attaques ont fusé pendant de longues heures, donnant parfois à l'Assemblée des airs d'enceinte incontrôlable.

Les hostilités pourraient reprendre rapidement puisque les députés commencent vendredi 15H00 à examiner le projet de loi de finances rectificatives qui complète ces mesures et comporte quelques propositions explosives telle que la suppression de la redevance audiovisuelle.

"Lâcher du lest"

  • Difficile de résumer le texte adopté par l'Assemblée. Il prévoit notamment le triplement à 6.000 euros du plafonnement de la prime Macron, le plafonnement de la hausse des loyers à 3,5% dans l'Hexagone et la facilitation de la résiliation en ligne des abonnements.

Au cours d'un très rare moment de concorde, les députés ont voté à l'unanimité mercredi la déconjugalisation de l'allocation adultes handicapés, une mesure réclamée de toutes parts mais que l'exécutif avait refusée lors de la précédente législature.

"La colère du peuple vous a obligé à lâcher du lest", a savouré Hadrien Clouet, au nom d'un groupe LFI très offensif.

Plus mesuré, Gérard Leseul, pour le groupe PS, a déploré que la méthode de l’exécutif n'ait "pas changé" malgré le souhait affiché d'une recherche de compromis.

Dans les faits, les quelques amendements des oppositions qui ont reçu le soutien du gouvernement venaient en grande majorité des bancs de LR. Résumant la position de son groupe sur le projet de loi, Thibault Bazin a d'ailleurs évoqué certaines mesures allant "dans le bon sens" tout en restant "très insuffisantes".

En quête de respectabilité, le RN qui avait affiché sa volonté de voter le texte a évoqué de "maigres mais réels gains de pouvoir d’achat" malgré de nombreuses carences.

C'est notamment sur le volet énergétique que le texte gouvernemental a essuyé de très sévères critiques. Afin de parer à une possible fermeture du robinet à gaz russe, le projet de loi introduit des mesures qui ont fait des remous de part et d'autres de l'hémicycle.

"Pure folie"

Les députés de gauche se sont notamment élevés contre l'instauration de dérogations au droit de l'environnement afin d'accélérer la mise en service d'un terminal méthanier au Havre à même d'acheminer du gaz en provenance d'autres pays que la Russie, et par lequel pourrait transiter du gaz de schiste américain.

Une telle décision est "suicidaire", a tonné l'écologiste Delphine Batho. "Si la décision c'est de remplacer le gaz de Poutine par du gaz de schiste américain, c’est une pure folie".

L'exécutif a tenté de se défendre.

"On parle de remplacer une énergie fossile par une autre énergie fossile. Pas d’émettre plus de CO2", a lancé la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher mais sans convaincre la gauche.

Un autre article du texte, offrant un cadre légal au redémarrage prochain de la centrale à charbon de Saint-Avold, n'a pas fait hurler que les Verts. Elle a également fait tiquer les LR et le RN, qui y vont vu la conséquence "désastreuse" de la politique énergétique du gouvernement.

"Ce retour au charbon n'est pas une bonne nouvelle", a convenu la rapporteure LREM Maud Bregeon, qui a toutefois défendu un recours "temporaire" pour répondre à une "situation exceptionnelle".

Au milieu des tensions, l'examen du texte a réservé une petite surprise: l'autorisation, avec l'aval du gouvernement, de l'utilisation des huiles usagées comme carburant. "En France, on n'a a pas de pétrole mais on a de l'huile de friture", a plaisanté Julien Bayou (EELV) à l'origine de cet amendement.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Politique

Renaissance : Agnès Martin, désignée “pilote de campagne” pour les élections municipales à Besançon

Mercredi 19 mars 2025, la commission nationale d’investiture du parti Renaissance s’est réunie afin de désigner Agnès Martin comme "pilote de campagne au nom de Renaissance, pour les élections municipales de Besançon" précise Éric Alauzet pour le parti dans son communiqué.

Journée de l’eau : Dominique Voynet appelle à la mobilisation le 22 mars à Ornans

Ce 22 mars, à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, la ville d’Ornans deviendra le centre d’une mobilisation citoyenne en faveur des rivières comtoises. À l’initiative de plusieurs acteurs engagés pour la protection de l’environnement, cet événement vise à alerter sur la dégradation alarmante de cours d’eau emblématiques tels que la Loue, la Furieuse, le Dessoubre ou encore le Doubs.

L’ARS soutient la création d’une maison médicale près du CHU de Besançon

Le député du Doubs Laurent Croizier se félicite du soutien de l’Agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté à son projet de création d’une maison médicale de garde à proximité du CHU de Besançon, apprend-on dans un communiqué du 18 mars 2025. Objectif de ce projet : désengorger les urgences et améliorer l’accès aux soins en dehors des horaires d’ouverture des cabinets médicaux.

Protection de l’enfance : LFI alerte sur “le manque de moyens” dans le Doubs

La France Insoumise (LFI) du Doubs a publié le 14 mars 2025 un communiqué mettant en lumière les difficultés persistantes du secteur de la protection de l’enfance. Selon le parti, les coupes budgétaires successives fragilisent un système déjà sous tension et compromettent l’accompagnement des mineurs en danger. Des actions seront menées le 24 mars et 1er avril prochains.

Luxeuil sera la première base à accueillir le nouveau rafale et son missile nucléaire 

Ce mardi 18 mars, le président de la République Emmanuel Macron se rend à la base aérienne 116 "Lieutenant-Colonel Papin" de Luxeuil-les-Bains, un site stratégique de l'armée de l'air et de l'espace. Cette visite s'inscrit dans le cadre du renforcement de la posture de sûreté aérienne et de la contribution de la France à la sécurité collective de l'Alliance atlantique. maCommune.info est sur place.
 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 9.88
couvert
le 24/03 à 21h00
Vent
0.87 m/s
Pression
1017 hPa
Humidité
88 %