Dans son communiqué, Christian Decerle dresse un constat alarmant sur la situation agricole en France et en Europe, appelant à une réaction politique forte. "Notre souveraineté agricole et alimentaire constitue l’une des grandes politiques fondatrices de la communauté économique européenne. Elle s’impose, à nouveau, comme un véritable choix stratégique, au même titre que les souverainetés énergétiques, médicales, de sécurité et de défense", affirme-t-il.
L'éleveur met en avant les difficultés croissantes du monde agricole, notamment la décroissance du nombre d'agriculteurs et la perte de compétitivité. "Nous reculons d’année en année en volume et en compétitivité sur la quasi-totalité de nos productions agricoles", alerte-t-il, avant d'insister sur la nécessité de "prendre soin des paysans en les écoutant et en les respectant réellement".
"L’amertume et le découragement du monde agricole"
L'un des points centraux de son message concerne la lourdeur administrative et réglementaire qui pèse sur les exploitants. Il dénonce "l'explosion des normes, la surtransposition et la prédation qui n’est en rien un indicateur de la biodiversité mais qui condamnera à coup sûr l’élevage". Cette situation, selon lui, risque d'accentuer "l’amertume et le découragement du monde agricole".
Decerle rappelle également l'impact du changement climatique sur l'agriculture et l'importance de l'innovation. "Ce contexte impose une recherche agronomique ambitieuse, dynamique, bénéficiant d’un soutien sans faille de la puissance publique", souligne-t-il, tout en insistant sur le rôle majeur que doit jouer l'enseignement professionnel dans l'adaptation aux nouveaux enjeux.
"Chacun sait parfaitement que des mensonges répétés ne constituent jamais la Vérité"
Enfin, il critique la gestion des fonds européens en Bourgogne-Franche-Comté, en particulier le FEADER (Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural). "Je me refuse d’accepter, comme certains le font avec fatalisme et résignation, voire indifférence, la façon dont notre Conseil régional gère ici les fonds du second pilier de la PAC", s'indigne-t-il, avant de conclure que "chacun sait parfaitement que des mensonges répétés ne constituent jamais la Vérité".