"Comment grandir, étudier, quand on n’a même pas un toit ? Comment cela est-il possible dans l’un des pays les plus riches du monde ?", s'interroge la Ligue des Droits de l'Homme de Besançon. Selon ses membres, le chiffre serait en augmentation de 20 % par rapport à la rentrée 2022.
Une inquiétude partagée par La Défenseure des droits qui alerte également sur les enfants en situation de handicap "encore privés de leur droit à l’éducation". D'autres visages s'ajoutent à la liste, ceux des mineurs étrangers "toujours en attente de scolarisation en raison du manque de place au sein des unités pédagogiques pour les élèves allophones arrivants (UPE2A)" et des "enfants ultramarins" en ruptures de droits "persistantes".
Des problématiques encore présentes
Pour la section, malgré un engagement des personnels, l’institution scolaire "aggrave les inégalités sociales". Classes surchargées, suppressions de postes, manque de médecins, d’infirmières et de psychologues scolaires, niveaux de salaire, vétusté des locaux n’expliquent pas tout... beaucoup de problématiques, déjà soulevées auparavant, restent encore présentes. "Problème sur lequel le gouvernement a la main et que jusque-là il choisi d’ignorer quand il ne l’aggrave pas", a réagit la section.
Retour sur l'affaire "abaya"
Les membres ont tenu à revenir sur une récente polémique, l’affaire dite de "l’abaya", une robe longue dont le port a été interdit pour cette rentrée scolaire. Il est "vrai que les atteintes à la laïcité existent et qu’elles doivent être prises au sérieux", jugent-ils. Néanmoins, cela ne concerne qu’une "infime partie des 60.000 établissements" en France. "Ils seraient 150 à être concernés par des atteintes à la laïcité, soit 0,25 % d’entre eux".
De plus, "il ne faudrait surtout pas confondre les marques de l’adolescence faites de contestations, de remise en cause, voire de provocations et celles de la radicalisation idéologique ou religieuse", précise le groupe. Une confusion qui qui selon eux conduirait "immanquablement à un résultat différent de
l’apaisement nécessaire pour éduquer".
Une "discrimination" selon les membres
Si le port de cette "abaya" pose problème, "on ne sait toujours pas en quoi cette robe longue se distingue d’une autre robe longue", témoigne LDH de Besançon. "Ce qui constitue une discrimination", ajoute-t-elle. Une discrimination qui "concerne les musulmans (réels ou supposés), les enfants des quartiers populaires et encore plus singulièrement les filles". Pour LDH de Besançon, il s’agit "d’une dangereuse évolution vers une volonté de mise au pas de la jeunesse pour mettre fin à ses audaces et ses engagements, à ses espoirs et ses revendications".
La laïcité, une perte de sens ?
Pour les membres, si la République exige que les religions ne régissent pas la loi, "ce n’est par
hostilité envers elles mais parce que c’est nécessaire pour le respect de la liberté de conscience de toutes et tous". Face à cette décision, les membres reviennent sur les piliers de la laïcité et reviennent sur sa perte de sens. "On fait de plus en plus passer l’idée que la laïcité est une somme d’interdictions alors qu’elle est d’abord une loi de respect", concluent-ils.