L'association "demande expressément l'ouverture d'une enquête afin que les actes frauduleux évoqués par les journalistes puissent être vérifiés et fassent l'objet de poursuites et de sanctions appropriées", écrit-elle dans un communiqué de presse, parlant de faits "particulièrement graves" de "mouillage du lait" ou de "recyclage de fromages tombés au sol", relatés par le média d'investigation Disclose.
"Au vu de ce qui est évoqué dans les articles, il y a matière à ce que le parquet se saisisse", a déclaré à l'AFP Quentin Guillemain, président de l'association, citant aussi les atteintes au droit de l'environnement reprochées au groupe laitier. "Cette entreprise bénéficie d'une certaine impunité, il va falloir que ça cesse", a-t-il ajouté.
Selon Disclose, "entre 2010 et aujourd'hui (...) 38 usines Lactalis ont été ou sont toujours en violation du code de l'environnement" en France, "soit plus de la moitié des 60 établissements recensés et analysés dans le cadre de cette enquête". Disclose s'est basé sur des documents issus des Directions régionales de l'environnement (DREAL) et des Directions départementales de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP).
Disclose cite aussi une experte qui affirme que les documents obtenus par le média en ligne attesteraient que Lactalis pratique le "mouillage du lait", une pratique consistant "à standardiser le taux de protéines dans le lait en y ajoutant du perméat, un liquide à faible teneur en protéines, permettant d'augmenter les volumes pour un coût de production moindre".
Contacté par l'AFP jeudi, Lactalis a affirmé que le document présenté par Disclose comme portant sur le lait concernait en réalité le fromage dont le procédé de fabrication n'est pas le même. "Lactalis respecte scrupuleusement la réglementation européenne en matière de lait ou de fabrication de fromage", a assuré le groupe.
En avril 2000, Lactalis avait démenti des informations similaires parues dans le Canard Enchaîné.
(Source AFP)