Infirmière puéricultrice depuis 2015, Diankemba Cissé est originaire de Pontarlier et s’est installée à Besançon en 2013. Elle a travaillé pendant quatre dans un hôpital en pédiatrie en Suisse puis a été recrutée en protection maternelle et infantile au sein du Département du Doubs.
En plus de ces expériences, Diankemba s’est formée à l'allaitement maternel (diplôme universitaire en lactation humaine et allaitement maternel) et suit une nouvelle formation en portage bébé. Elle est également instructrice en massage bébé.
maCommune.info : En quoi consiste l’accompagnement périnatal ? À qui est-il destiné ?
Diankemba Cissé : "L’accompagnement périnatal consiste à préparer les parents à l’arrivée de leur enfant et pendant ses premières années de vie, notamment avec des ateliers de puériculture afin de répondre à toutes leurs questions : quels matériels acheter, comment le nourrir, comment adapter son lieu de vie, que mettre sur la liste de naissance, faut-il faire une liste de naissance...
Je propose également des consultations en lactation pour la mise en place de l’allaitement exclusif ou mixte et des ateliers de massage bébé afin de permettre aux parents de créer un lien privilégié avec leur enfant. Ils sont également utiles pour soulager leur bébé lorsqu'il y a des coliques, ou encore pour le détendre, ou créer un rituel.
Concernant le portage bébé, j’aide les parents à apprendre les différentes techniques et à éviter les douleurs (pour bébé et son parent). Le portage permet d’apporter du réconfort au bébé qui a besoin de contact et de chaleur.
Face aux différentes problématiques auxquelles peuvent être confrontés les jeunes parents, les ateliers de puéricultures peuvent s’avérer utiles. Nous pourrons évoquer : le sommeil, alimentation, jeux, rythme ...
Ayant un diplôme en lactation, je suis les familles en cas de difficultés avec l’allaitement, comme des douleurs, de l'inconfort, des pathologies chez l'enfant ou la mère, mais aussi au moment du sevrage ou de la reprise du travail.
Je propose mes services à toutes les personnes qui gravitent autour de l’enfant. Un village pour bébé s'adresse aux parents bien sûr, mais aussi aux tontons, tatas, parrains, marraines, papis et mamies qui accueillent un nouvel être dans leur vie et qui souhaitent s’y préparer".
mC : Comment est née l’idée de proposer un tel service ?
Diankemba Cissé : "L’idée est venue lors de mes expériences professionnelles. Que ce soit à l'hôpital, notamment aux urgences pédiatriques ou en protection maternelle et infantile. Il m'arrivait souvent d'accompagner des parents totalement dépassés par les pleurs de leur enfant, isolés, et ne sachant plus quoi faire avec leur bébé. Leur préoccupation pouvait devenir des angoisses avec un besoin d'être réassurés, écoutés et surtout soutenus dans leur rôle de jeunes parents.
Un proverbe africain dit qu’il faut tout un village pour élever un enfant. Ce proverbe met en lumière l’importance de la communauté et de l’entourage des jeunes parents et de leur enfant pour apporter du soutien et de la bienveillance.
Face au désarroi des familles, j’ai observé qu’il n’y avait pas de préparation pour l’arrivée de bébé alors qu'il existe plusieurs préparations pour accoucher et mettre au monde son bébé. En revanche, une fois que l'enfant est là, les parents peuvent être seul-es face au tourbillon que peut-être la naissance d’un enfant".
mC : Quels sont les enjeux d’un tel accompagnement ? Est-il conseillé ? Devrait-il être obligatoire ?
Diankemba Cissé : "Il y a plusieurs séances de préparation à l’accouchement, mais il n’y a aucun dispositif pour préparer l’arrivée de bébé. Les parents n’ont que peu de temps pour accueillir leur enfant avec le congé paternité de 15 jours et le congé maternité de 10 semaines après la naissance.
Étant mère de 3 enfants, malgré mes expériences et mes formations, j’ai aussi dû aller chercher les infos pour me préparer au mieux afin d’accueillir mon premier enfant. L'entourage n’est pas toujours le plus adapté avec des conseils parfois obsolètes. Et lorsque l’on souhaite proposer une éducation qui nous ressemble, il faut parfois se faire confiance et se diriger vers des professionnelles formées et sérieuses.
Aussi, 20 % des mères font une dépression du post-partum qui peut malheureusement conduire au suicide. En effet, le suicide est la première cause de mortalité maternelle jusqu’à 1 an après la grossesse (chiffres Inserm et santé publique France avril 2024). Un meilleur suivi des jeunes mères peut permettre une meilleure prise en charge et un dépistage précoce.
Les enjeux de mon accompagnement sont de permettre aux parents d’avoir des informations claires et adaptées pour leur enfant, mais aussi de pouvoir être soutenus face aux premières difficultés qu’ils peuvent rencontrer. C’est un enjeu de santé publique, car je propose des services de soutien à la parentalité qui font écho aux 1000 premiers jours de bébé qui sont une période cruciale pour le développement de l’enfant (cf le rapport des 1000 premiers jours).
La naissance d’un enfant peut mettre en lumière les fragilités des parents (transparence psychique, baby clash, violences conjugales …) et un accompagnement avec des professionnelles diplômées peut aider à mieux appréhender cette période comme il existe avec les séances de préparation à l’accouchement.
Les services que je propose devraient être entièrement pris en charge et obligatoires afin de permettre un mieux être au sein des familles".
Infos +
Cabinet situé rue Xavier Marmier à Besançon (sur place ou en visio).
- Les rendez-vous se prennent en ligne sur le site : www.unvillagepourbebe.fr
- Contact : 06 43 50 11 02
- Consultations à partir 60€ l’heure (pouvant être prises en charge selon les mutuelles)