La viande rouge, bien ou mal ? Un groupe de chercheurs crée la controverse

Publié le 01/10/2019 - 11:10
Mis à jour le 01/10/2019 - 11:10

De nombreux pays recommandent de limiter la consommation de viande rouge et de charcuterie pour prévenir cancers et maladies du coeur, mais un réexamen de dizaines d’études passées par des chercheurs indépendants conclut lundi que le risque potentiel est faible et les preuves incertaines, créant une tempête scientifique.

©https://pixabay.com/fr/photos/viande-alimentation-boeuf-steak-3139641/ ©
©https://pixabay.com/fr/photos/viande-alimentation-boeuf-steak-3139641/ ©

Dans de nouvelles consignes, un panel de chercheurs de sept pays "conseille aux adultes de continuer leur consommation actuelle de viande rouge", c'est-à-dire une moyenne de trois à quatre portions par semaine en Amérique du Nord et en Europe. Même consigne pour la charcuterie, selon ces recommandations parues lundi dans la revue Annals of Internal Medicine, publiée par l'American College of Physicians.

Le groupe a ré-analysées collectivement les études existantes et estime qu'elles montrent que réduire la consommation de viande rouge abaisserait la mortalité par cancer de sept morts pour mille personnes, ce qu'il considère être une baisse modeste. En outre, les chercheurs qualifient le degré de certitude de "faible", voire "très faible" pour la charcuterie et les maladies cardiovasculaires et le diabète.

"Il y a de très faibles réductions de risque pour le cancer, les maladies du coeur et le diabète, et en outre, les preuves sont incertaines", résume Bradley Johnston, professeur associé d'épidémiologie à l'université Dalhousie au Canada, et directeur du groupe NutriRECS, qui a rédigé les consignes. "Peut-être qu'il y a une réduction du risque, ou peut-être pas", dit-il à l'AFP.

Avec leur nouvelle analyse, les chercheurs disent vouloir faire mûrir le domaine des recommandations nutritionnelles, qu'ils jugent représentatives d'une "vieille école" qui estime que toute réduction de risque, aussi infime et incertaine soit-elle, apporte des bénéfices sociétaux, quels que soient les goûts individuels. "Nous livrons aux gens notre meilleure estimation de la vérité, qui est incertaine. Selon leurs propres préférences, ils peuvent décider de réduire ou d'éliminer" viande et charcuterie, poursuit Bradley Johnston.

"Mais notre recommandation est que, pour la plupart des gens, la meilleure approche est de continuer, étant donné la très faible réduction de risques et l'incertitude des preuves".

Débat scientifique

Ces consignes ont été dénoncées comme irresponsables par des organisations de lutte contre le cancer et des experts de santé publique. Ils ne contestent pas les résultats statistiques mais les conclusions : certes la réduction de risque est relativement faible, mais au niveau d'une population, l'impact est tangible.

Le World Cancer Research Fund a indiqué qu'il ne changerait pas ses consignes. C'est comme porter un casque à vélo, dit Marji McCullough, épidémiologiste de l'American Cancer Society. Certains aiment avoir les cheveux dans le vent, écrit-elle, mais "tout le monde s'accorde pour dire qu'il faut porter un casque, car les recommandations de santé publique sont fondées sur leur effet sur l'ensemble d'une population".

Des experts de l'école de santé publique d'Harvard contestent la notation "faible" accordée par les auteurs des nouvelles consignes aux études sur la viande. La plupart des études sur l'alimentation sont "observationnelles", c'est-à-dire qu'elles suivent des gens dans la durée en tâchant d'enregistrer ce qu'ils consomment. Certes la méthode ne permet pas de trouver d'effet de causalité, par rapport aux études dites "randomisées", mais elle est plus adaptée au domaine, écrivent-ils.

Si la même approche était appliquée aux fruits et légumes, à l'activité physique ou la pollution, "aucune des consignes sur ces facteurs ne serait soutenue par des preuves de qualité haute ou même modérée", clament-ils, défendant un principe de précaution.

Santé Publique France recommande ainsi de limiter la charcuterie à 150 grammes par semaine et les viandes autres que la volaille à 500 grammes. Le Centre international de recherche sur le cancer, agence de l'Organisation mondiale de la Santé, classe la viande rouge comme "cancérogène probable" et la charcuterie "cancérogène".

Pour John Ioannidis, professeur de médecine à Stanford et grand critique des études sur l'alimentation, "la façon dont les épidémiologistes promeuvent avec ferveur l'existence de bons et mauvais aliments depuis des années nous a détournés de messages plus simples et plus importants, tels que la nécessité de manger avec modération et de ne pas devenir obèses".

Il faut "être honnête lorsque les preuves sont de très faible qualité", dit-il à l'AFP.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Société

Échevannes : la fondation du patrimoine vient en aide à l’ancienne école du village

Le 14 novembre 2024, la commune d’Échevannes a accueilli les membres de la Fondation du Patrimoine du Doubs. Le projet de restauration de l’ancienne école du village a en effet été sélectionné par la fondation et la commune s’est vue allouer la somme de 80.000€ pour les travaux à effectuer.

À Besançon, des arbres de la place de la Révolution aux prénoms d’enfants du monde entier

À l’occasion de la Journée internationale des droits des enfants ce mercredi 20 novembre, des enfants de plusieurs centres de loisirs des Francas ont accroché des prénoms à 24 arbres de la place de la Révolution. Vingt-quatre prénoms d’enfants du monde entier derrière lesquels, il y a une histoire de vie, l’histoire d’enfants dans un pays proche ou lointain, qui subit les guerres, les tremblements de terre, les bouleversements climatiques, enfants de la rue, réfugiés, qui travaillent, qui portent un handicap…

Avez-vous déjà vu une pelleteuse dans le ciel du centre-ville de Besançon ?

C’est une scène pour le moins impressionnante qui s’est déroulée ce mardi 19 novembre rue du Palais de Justice à Besançon en fin de matinée : une grue a levé une pelleteuse de 17 tonnes au-dessus d’un immeuble pour la poser dans une étroite cour intérieure. Si l’usage veut que l’on pose la première pierre sur un nouveau chantier, il s’agit plutôt ici de poser la première pelleteuse du projet immobilier dans l’ancien cinéma Vox rue des Granges, porté par SMCI.

L’unicef organise une journée de sensibilisation à Besançon

À l’occasion de la Journée mondiale de l’enfance, l’ensemble de la communauté Unicef France lance les "Journées bleues", une mobilisation nationale destinée à sensibiliser le public aux enjeux cruciaux de l’éducation en situation d’urgence et à récolter des dons. Un rendez-vous est programmé le 23 novembre 2024 au magasin Cultura à Besançon.

Cadavre de génisse attaché à la sous-préfecture du Doubs : les associations réagissent… 

Suite à une attaque de loup, de nombreux agriculteurs se sont réunis à Pontarlier le 9 novembre 2024 afin de revendiquer l’autorisation des tirs de défense. Pour marquer les esprits, ils avaient accroché un cadavre de génisse à la sous préfecture du Doubs. Les associations de protection de la nature ont souhaité réagir.

Black Friday et Noël chez Boulanger à Besançon, faites plaisir, faites-vous plaisir !

QUOI DE 9 ? • Le Black Friday (29 et 30 novembre) et les fêtes de fin d’année approchent. Aussi, le magasin Boulanger à Besançon s’est organisé pour vous aider à préparer vos cadeaux. Ce peut être également l’occasion pour vous faire plaisir sans vous ruiner.

Le préfet de la Haute-Saône interdit les free party et autres teknivals ce week-end

Le week-end du 15 au 18 novembre 2024 est susceptible de favoriser l’organisation de rassemblements à caractère musical type Free party, Teknival et Rave party. C’est pourquoi le préfet de la Haute-Saône les interdit par arrêté préfectoral à partir du 15 au 18 novembre 2024.

Violences conjugales : pour Solidarité Femmes il faut “des moyens supplémentaires pour accompagner, enquêter, auditionner et juger”

LONG FORMAT • À l’occasion du 25 novembre qui est la journée internationale contre les violences faites aux femmes et aux minorités de genre, nous avons rencontré la présidente de l’association Solidarité Femmes, Eva Bronnenkant, qui nous a dévoilé le programme des actions menées durant ce mois de novembre et revient pour nous sur les missions et objectifs de son association.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 4.21
légère pluie
le 21/11 à 21h00
Vent
6.66 m/s
Pression
990 hPa
Humidité
97 %