L’ex-ministre de l’Intérieur et ex-préfet de Franche-Comté (1998-2000) Claude Guéant a été « hospitalisé d’urgence » lundi pour « subir une opération chirurgicale », a affirmé son avocat à l’AFP, rendant encore plus probable le renvoi de son procès pour « escroquerie » de frais de campagne qui doit s’ouvrir mardi à Nanterre.
L'homme de 77 ans, qui souffrait déjà "de problèmes cardiaques" a contracté, durant son incarcération de deux mois à la prison de la Santé à Paris, "plusieurs pathologies supplémentaires sévères", a assuré Me Philippe Bouchez El Ghozi.
M.Guéant avait été incarcéré du 13 décembre au 9 février, une première pour un ex-locataire de Beauvau, et bénéficie depuis d'une liberté conditionnelle.
A sa sortie d'hôpital, Claude Guéant "devra être au repos chez lui pendant une dizaine de jours, et espère pouvoir retrouver ses pleines capacités dans environ un mois", a ajouté son conseil, qui demandera mardi matin à Nanterre le renvoi de son procès, prévu sur deux jours.
L'ancien secrétaire général de l'Elysée sous Nicolas Sarkozy devait y être jugé pour "escroquerie" pour le remboursement des frais de sa campagne législative de 2012, après la diffusion d'un tract en sa faveur par le maire UMP (devenu LR depuis) de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).
Une infraction passible de cinq ans d'emprisonnement et 375.000 euros d'amende. Celui qui fut aussi préfet et directeur général de la police nationale devait également comparaître devant le tribunal correctionnel pour "financement illicite" de campagne.
Parmi les prévenus, figure également Pierre-Christophe Baguet, maire LR de Boulogne-Billancourt, pour "financement illicite" de campagne.
Dans ce dossier, l'accusation reproche à MM. Baguet et Guéant d'avoir cherché à faire financer par la ville de Boulogne-Billancourt des dépenses de propagande électorale au soutien de la candidature de Claude Guéant. Ce que contestent formellement les deux prévenus.
Outre ce procès, les péripéties judiciaires continuent pour l'ancien ministre. M. Guéant doit être rejugé dans le dossier des sondages de l'Elysée, après avoir fait appel de sa condamnation, le 21 janvier, à un an d'emprisonnement, dont huit mois ferme, pour favoritisme.
Il reste également mis en examen dans l'affaire des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.
Sa récente incarcération à la Santé était due à une autre affaire: la justice avait estimé qu'il ne faisait pas les efforts nécessaires pour s'acquitter des sommes qu'il avait été condamné à payer, en 2017, dans l'affaire des primes en liquide du ministère de l'Intérieur.
(AFP)