"Nous déplorons une mesure brutale et disproportionnée qui laisse les équipes en place et les familles dans la sidération", a réagi dans un communiqué le groupe, promettant de contester devant la justice cette décision, prise "sans la tenue d'un quelconque échange contradictoire".
Mercredi, l'Agence régionale de santé (ARS) de Bourgogne-Franche-Comté a annoncé la suspension "en urgence" et pour six mois, de l'Ehpad Résidence Flore de Saint-Agnan, situé dans le nord-ouest de l'Yonne.
Il s'agit du deuxième établissement de Bridge à faire l'objet d'une suspension en trois mois, après celle d'un Ehpad normand, début mars. Cette mesure a été suspendue par la justice administrative, fin mars.
Dans l'Ehpad de l'Yonne, une inspection réalisée les 11 et 12 mai par l'ARS a révélé "un grand nombre de dysfonctionnements", dont en particulier "l'absence de continuité des soins médicaux et paramédicaux (qui) mettent gravement en danger la santé et la sécurité" des 39 résidents, "pour une capacité normale de 33 et 4 places d'accueil temporaire".
L'agence accuse également les problèmes de personnel: "l'absence de médecin coordonnateur", "l'arrêt longue maladie d'un des médecins traitants, sans procédure prévue pour le renouvellement des ordonnances" et l'absence de tout "personnel infirmier le jour de l'inspection".
"Sur un effectif théorique de 10 aide-soignants, la structure n'en dispose que de cinq, dont trois seulement ayant un diplôme certifié. Cela démontre un désintérêt de l'organisme gestionnaire pour le suivi de santé des résidents", estime l'ARS dans sa décision. L'agence a, en conséquence, nommé trois administrateurs provisoires, en date du 18 mai.
Dans son communiqué, le groupe Bridge plaide les "importantes difficultés de recrutement, en particulier pour les médecins et infirmiers" et promet de "diligenter dès (ce jeudi) un audit sur la gestion de cet établissement, réalisé par un cabinet indépendant, afin de faire la lumière sur les faits très sérieux rapportés".
Début mars, le gouvernement a annoncé un "vaste plan de contrôle" des 7.500 Ehpad en deux ans pour prévenir les maltraitances, dans le sillage du scandale créé par la publication du livre-enquête "Les Fossoyeurs".
(Avec AFP)