L’endodontie est la branche de l'odontologie qui traite de l'intérieur de la dent. Pour les dentistes et les endodontistes, la fracture instrumentale est leur première crainte lors d’un acte endodontique. C’est aussi l’aléa thérapeutique le plus fréquent. En effet, il n’est pas rare de « casser » les instruments endodontiques dans les canaux radiculaires qui présentent un faible rayon de courbure ou sont fortement minéralisés.
Les complications directes de cette rupture instrumentale sont d’ordre clinique. La fracture instrumentale empêche l’accès à la totalité du réseau canalaire et complique la désinfection de ce dernier. Une élimination bactérienne insuffisante liée à ce bris implique donc une occurrence de défaillance quant à la réussite du traitement endodontique, pouvant aller jusqu’à l’avulsion de la dent traitée.
"Il s’agit d’un évènement récurrent et redouté dans la communauté des praticiens, sur lequel de nombreux projets de recherche portent sur le plan international" explique MicroMega. "Les causes de cet aléa étant multifactorielles, il y a une réelle nécessité d’aborder cette problématique de façon multidisciplinaire."
Détecter les signes avant-coureurs de la rupture d’instruments endodontiques
C’est dans ce contexte de recherche que l’analyse par émission acoustique des instruments endodontiques a récemment été mise au point grâce à la collaboration étroite entre la société MicroMega et la faculté d’odontologie de l’Université de Lorraine.
"Cette méthode prometteuse permet de contribuer de façon significative à la collecte des informations multiphysiques (aux échelles méso et/ou macroscopique) liées à la mise en forme canalaire, c’est-à-dire l’usinage des canaux, dans le but de prévenir les potentielles ruptures instrumentales." D’une manière générale, tous les matériaux émettent des bruits/vibrations qui ne sont pas toujours perceptibles par l’homme (dont l’audition se situe entre 20Hz-14kHz).
Or, avant la casse d’un alliage métallique comme le Nickel Titanium (NiTi), utilisé pour les limes endodontiques, plusieurs signaux sonores sont émis. Une fois les fréquences des bruits moteur isolées et reconnues, il est possible d’identifier les vibrations d’une lime contre la surface de la dent et les signes avant-coureurs de casse instrumentale.
"Nous sommes très fiers de présenter aujourd’hui cette lime intelligente et zéro casse qui changera le paradigme dans la pratique de l’acte dentaire et dans la prise en charge du patient. Nous sommes en train de travailler sur une nouvelle génération d’appareils qui intégrerait ces informations complémentaires en temps réel, de manière à éviter cet aléa thérapeutique et à améliorer la fiabilité des conditions opératoires. Notre ambition est de permettre à un moteur connecté à la lime de stopper immédiatement son mouvement avant la fracture" M. Claude, directeur général délégué de MicroMega
Ces travaux ont donné lieu à un premier dépôt de brevet et un second actuellement en cours.
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La société MicroMega, implantée à Besançon, dont l’origine remonte à 1905, s’est toujours tenue "à l’avant-garde des techniques et possède, à ce titre, un savoir-faire mondialement reconnu dans les domaines de la conception, la fabrication et la commercialisation de dispositifs médicaux destinés à la chirurgie dentaire (instruments canalaires, obturation, pièces à main et hygiène des instruments)." Aujourd’hui, "ses compétences techniques, sa capacité d’innovation et la conduite de sa politique de qualité" lui permettent de proposer "des solutions basées sur des produits de haute technicité".