Alors que la probable candidature de l'ancien ministre Vincent Peillon est venue renforcer le risque d'un front anti-Valls, l'ex-locataire de Matignon a dit qu'il voulait s'adresser "aux Français" mais pas "au parti".
- "Cette primaire ne peut pas être une foire d'empoigne où l'on revit les épisodes du passé, où l'on refait la bataille du quinquennat. Elle doit être tournée vers l'avenir", a dit M. Valls dans ce discours concluant sa première journée de campagne.
Il a réclamé "une primaire à la hauteur des enjeux, pas les petites phrases, pas les querelles". "Je veux parler aux Français, pas au parti. Cette primaire n'est pas un congrès d'un parti, c'est une rencontre avec les citoyens, avec le peuple de France", a-t-il plaidé.
Alors qu'il a opéré un virage vers la gauche pour faciliter le rassemblement de son camp, Manuel Valls s'est défendu d'avoir "changé", affirmant être "au coeur de la gauche". "On me dit: vous avez changé. Non. J'ai toujours voulu rassembler, dans la clarté. Je suis au centre, au coeur même de ce qu'est la gauche", a affirmé le candidat à la primaire des 22 et 29 janvier 2017.
"Je corresponds, cette alliance d'une République ferme et bienveillante, à ce qu'il faut, j'en ai la conviction, pour la France", a-t-il encore dit. Pour sa première journée de campagne, Manuel Valls est revenu aux dures réalités du "terrain" mercredi dans le Doubs, sans les inconvénients... ni les avantages d'être Premier ministre, alors qu'une partie du PS s'active contre lui.
"Je voulais que mon premier déplacement de campagne se fasse ici, dans ces régions industrielles qui peuvent se sentir oubliées, déclassées", a expliqué M. Valls, devant un auditoire très calme de 400 personnes, avec beaucoup de cheveux grisonnants.
Quand son rival Arnaud Montebourg juge que le protectionnisme "ne doit pas être un gros mot", Manuel Valls a lui aussi prôné davantage de régulation dans la mondialisation. "L'objectif n'est pas de sortir de la mondialisation, cela n'existe pas. Mais on ne peut pas non plus la subir", a-t-il dit. Dénonçant une extrême droite "qui veut tout envoyer balader", il a à nouveau fustigé la "mise en cause méthodique de notre modèle social", portée selon lui par François Fillon. "Ce que les Français demandent, c'est plus, pas moins, de protection. Notre modèle social doit être défendu, bec et ongles", a-t-il dit.
Manuel Valls a aussi justifié son départ du gouvernement, après avoir "assumé" sa mission "plus de quatre ans et demi", en tant que ministre de l'Intérieur puis Premier ministre. "Je n'ai jamais manqué à ma tâche, mais je l'avoue: après les pupitres devant les mêmes fonds bleus, le protocole... Ce retour aux sources, à la simplicité, à l'authenticité, ici parmi vous, ça fait du bien!", a-t-il assuré, dans un discours marqué par des applaudissements timides.
Arrivée de Manuel Valls à Audincourt. Ce n'est pas une blague. Promis, je n'ai pas rajouté la musique.