La pauvreté en Bourgogne Franche-Comté : le rapport alarmant du Secours Catholique

Comme chaque année, le Secours Catholique publie son rapport sur l’état de la pauvreté en France et dans les régions. Pour étudier la Bourgogne Franche-Comté, 22 000 personnes bénéficiant de l’aide de l’association ont été interrogées en 2017. Le constat reste alarmant malgré une légère baisse du nombre de personnes pauvres en France.

arrêté anti mendicité besançon ©

En 2017, au le Secours Catholique-Caritas France, 68 200 bénévoles répartis dans près de 3 500 équipes ont accompagné les 1 362 700 personnes rencontrées pour l'élaboration du rapport. Ce sont 722 000 adultes et 640 700 enfants qui ont ainsi été accompagnés.

Les principales caractéristiques sociodémographiques sont :

Et en Bourgogne Franche-Comté ?

La conjoncture

Dans notre région, qui compte près de 3 millions d'habitants, le solde migratoire est négatif d'environ 1 200 personnes en 2015 et 2016, ce qui traduirait "un manque d'attractivité de la région" selon le Secours Catholique. En 2017, 13% des 22 000 personnes rencontrées vivaient sous le seuil de pauvreté, c'est-à-dire avec moins de 540€ par mois.

Ces chiffres font de la Bourgogne Franche-Comté une des régions les moins exposées de France. Cependant, l'étude note des disparités selon les départements : plus répandues dans la Nièvre et le Territoire de Belfort, la pauvreté monétaire touche moins la Saône-et-Loire et le Jura. Dans l'Yonne et la Haute-Saône, le taux de pauvreté est élevé (14%), le chômage de longue durée fréquent et l'accès aux soins parfois difficile. En Côte-d'Or et dans le Doubs, le prix élevé des loyers pèse sur les ménages les plus fragiles.

Une augmentation du nombre de bénéficiaires

En 2017, les équipes du Secours Catholique de Bourgogne Franche-Comté ont accueilli 22 000 ménages, soit une augmentation de 3% par rapport à 2016 après 4 ans consécutifs de diminution. La part des personnes rencontrées pour la première fois a retrouvé son niveau de 2013 : elle représente plus d'une personne sur deux.

65% sont français, 18% sont sans papier

Dans la région, 65% des personnes rencontrées sont de nationalité française, un chiffre en baisse de 7 points par rapport à 2012. Parmi les étrangers (hors Union européenne) rencontrés, 18% n'ont pas de papier et se trouvent de ce fait dans une grande précarité.

La part de ceux en attente de statut est passée de 39% à 44% entre 2012 et 2017. Ceux-ci ont de plus en plus de difficulté à jouir de leurs droits fondamentaux, comme l'hébergement, l'accès à la santé (notamment en raison de l'ouverture tardive des droits, qui dépend du guichet unique de demande d'asile.

Certains ne perçoivent aucune ressource

22% des ménages accueillis en 2017 dans la région ne perçoivent aucune ressource, contre 18% sur le plan national. Ce chiffre élevé, bien qu'en baisse de 5,8 points par rapport à 2016, est à rapprocher de l'augmentation d'étrangers sans papier.

55% des ménages rencontrés perçoivent des prestations logements contre 58% au niveau national. La part de personnes bénéficiant d'allocations familiales a diminué de 6 points, passant de 29% en 2012 à 23% en 2017.

Certains vivent avec moins de 200€ par mois

Le revenu moyen par unité de consommation a baissé de 10€ par rapport à 2012 (en euros constants), atteignant 516€ en 2017 contre 517€ au plan national. Le nombre de personnes rencontrées percevant moins de 200€ par mois est passé à 28% contre 22% en 2012 et 25% au niveau national.

Comme en 2016, une personne rencontrée sur deux fait face à des impayés de loyer (39%) ou de gaz et d'électricité (31%).

Les points abordés en vidéo avec Antoine Aumonier :

Infos +

Quitter la version mobile