En 2017, au le Secours Catholique-Caritas France, 68 200 bénévoles répartis dans près de 3 500 équipes ont accompagné les 1 362 700 personnes rencontrées pour l'élaboration du rapport. Ce sont 722 000 adultes et 640 700 enfants qui ont ainsi été accompagnés.
Les principales caractéristiques sociodémographiques sont :
- "Des femmes globalement plus vulnérables que les hommes" : elles représentent 56,1% des adultes rencontrés. Cette part, en augmentation lente, mais régulière depuis le début des années 2000, marque une baisse inédite en 2017.
- "Des jeunes aux situations plus fragiles que les séniors" : en 2017, les 10 à 45 ans représentent près des deux tiers des personnes soutenues. Chez les femmes, la part des moins de 40 ans atteint presque trois quarts et il s'agit de mères de famille pour quatre sur cinq d'entre elles. Chez les hommes, ce sont les jeunes adultes de moins de 25 ans qui paraissent les plus fragiles, leu part ayant notablement augmenté en 2017. 60% d'entre eux sont des hommes seuls, en majorité des étrangers, notamment en situation irrégulière ou en attente de régularisation.
- "Des familles et des hommes seuls en situation toujours précaire" : en 2017, la majorité (51%) des ménages rencontrés sont des familles avec enfants : 28% des familles monoparentales, 23% de familles biparentales. Du fait de cette vulnérabilité persistante des familles, les mineurs de moins de 18 ans accompagnés par le Secours Catholique représentent près de 42% de l'ensemble des personnes rencontrées, alors qu'ils ne représentent que 22 de la population générale. Près de la moitié d'entre eux vit au sein de familles monoparentales. La proportion plus faible de ménages sans enfant masque la situation de fragilité persistante des hommes seuls, qui représentent près d'un quart des ménages rencontrés, soit le second type de ménage le plus présent dans les accueils.
- "Une population étrangère en augmentation régulière" : en 2017, 42% des personnes de référence des ménages rencontrés sont de nationalité étrangère, soit une croissance de 3 points par rapport à 2016 et de 12 points depuis 2010. Les étrangers représentent désormais près d'un homme sur deux et plus de deux femmes adultes sur cinq rencontrées. 46% des enfants concernés par les activités du Secours Catholique au travers de leurs familles vivent au sein de ménages dont la personne de référence est étrangère, et sans statut légal stable pour la moitié d'entre eux.
Et en Bourgogne Franche-Comté ?
La conjoncture
Dans notre région, qui compte près de 3 millions d'habitants, le solde migratoire est négatif d'environ 1 200 personnes en 2015 et 2016, ce qui traduirait "un manque d'attractivité de la région" selon le Secours Catholique. En 2017, 13% des 22 000 personnes rencontrées vivaient sous le seuil de pauvreté, c'est-à-dire avec moins de 540€ par mois.
Ces chiffres font de la Bourgogne Franche-Comté une des régions les moins exposées de France. Cependant, l'étude note des disparités selon les départements : plus répandues dans la Nièvre et le Territoire de Belfort, la pauvreté monétaire touche moins la Saône-et-Loire et le Jura. Dans l'Yonne et la Haute-Saône, le taux de pauvreté est élevé (14%), le chômage de longue durée fréquent et l'accès aux soins parfois difficile. En Côte-d'Or et dans le Doubs, le prix élevé des loyers pèse sur les ménages les plus fragiles.
Une augmentation du nombre de bénéficiaires
En 2017, les équipes du Secours Catholique de Bourgogne Franche-Comté ont accueilli 22 000 ménages, soit une augmentation de 3% par rapport à 2016 après 4 ans consécutifs de diminution. La part des personnes rencontrées pour la première fois a retrouvé son niveau de 2013 : elle représente plus d'une personne sur deux.
65% sont français, 18% sont sans papier
Dans la région, 65% des personnes rencontrées sont de nationalité française, un chiffre en baisse de 7 points par rapport à 2012. Parmi les étrangers (hors Union européenne) rencontrés, 18% n'ont pas de papier et se trouvent de ce fait dans une grande précarité.
La part de ceux en attente de statut est passée de 39% à 44% entre 2012 et 2017. Ceux-ci ont de plus en plus de difficulté à jouir de leurs droits fondamentaux, comme l'hébergement, l'accès à la santé (notamment en raison de l'ouverture tardive des droits, qui dépend du guichet unique de demande d'asile.
Certains ne perçoivent aucune ressource
22% des ménages accueillis en 2017 dans la région ne perçoivent aucune ressource, contre 18% sur le plan national. Ce chiffre élevé, bien qu'en baisse de 5,8 points par rapport à 2016, est à rapprocher de l'augmentation d'étrangers sans papier.
55% des ménages rencontrés perçoivent des prestations logements contre 58% au niveau national. La part de personnes bénéficiant d'allocations familiales a diminué de 6 points, passant de 29% en 2012 à 23% en 2017.
Certains vivent avec moins de 200€ par mois
Le revenu moyen par unité de consommation a baissé de 10€ par rapport à 2012 (en euros constants), atteignant 516€ en 2017 contre 517€ au plan national. Le nombre de personnes rencontrées percevant moins de 200€ par mois est passé à 28% contre 22% en 2012 et 25% au niveau national.
Comme en 2016, une personne rencontrée sur deux fait face à des impayés de loyer (39%) ou de gaz et d'électricité (31%).
Les points abordés en vidéo avec Antoine Aumonier :
- Les spécificités de la pauvreté en Bourgogne Franche-Comté
- Le non-recours aux aides sociales de plus en plus courant
- La volonté de créer un territoire "zéro chômage"
- Pourquoi y a-t-il toujours beaucoup de personnes pauvres en France ?
Infos +
- Le détail du rapport de l'état de la pauvreté en France en 2017 : www.secours-catholique.org/actualites/notre-etat-de-la-pauvrete-en-france-2018