Autre enseignement: "Le FN n'aurait guère mobilisé de nouveaux électeurs entre les deux tours: à peine plus de 4% des abstentionnistes du premier tour", selon son modèle. Le chercheur souligne au passage que "la progression de 16 points enregistrée entre les deux tours par la candidate frontiste n'a rien d'exceptionnel", ayant "observé des progressions du même ordre, souvent même supérieures, à peu près chaque fois que le FN s'est retrouvé en duel au second tour d'une élection législative en 2012 et depuis, et ce quel que soit son adversaire".
Toujours d'après le modèle qu'il a établi, M. Gombin affirme que "la victoire du candidat socialiste" Frédéric Barbier "devrait beaucoup à sa capacité à mobiliser de nouveaux électeurs: pas moins de 17% des abstentionnistes du premier tour auraient voté en sa faveur au second tour. Si ce modèle est exact, ces nouveaux électeurs (environ 6.800) auraient même été plus nombreux que ceux qui ont voté pour le candidat socialiste aux deux tours(5.200)! Les électeurs de Charles Demouge (UMP) ayant choisi Barbier au second tour ne seraient eux que quelques 1.750" (26%), ajoute-t-il.
"Le Front républicain, entendu comme coalition des partis républicains+ contre le Front national, n'existe pas (parce que l'UMP refuse d'appeler à voter en faveur du PS, et parce que les électeurs de l'UMP se portent majoritairement sur le FN", affirme-t-il dans ses conclusions. "En revanche, la perspective de voir un candidat frontiste élu député permet une mobilisation réelle d'électeurs par ailleurs peu politisés et mobilisés, ou en tout cas abstentionnistes au premier tour", poursuit-il.
Enfin, "pour passer d'un niveau de premier tour à un score s'approchant des 50% face au PS, le FN doit plutôt compter sur sa force d'attraction envers des électeurs de droite que sur un réservoir d'électeurs FN déjà largement mobilisé au premier tour", souligne M. Gombin.