Signe de la tension croissante à l'approche de ces confrontations décisives (celle du 7 décembre avec la sœur d'Alexia et son mari, Stéphanie et Grégory Gay, et la seconde, avec les parents d'Alexia, Isabelle et Jean-Pierre Fouillot), la mère de Jonathann Daval, Martine Henry, a accordé mercredi une interview à BFMTV pour "nier très fort" toute "complicité" dans le meurtre d'Alexia.
Elle réagissait à une demande de complément d'enquête formulée par Grégory
Gay qui a relevé dans le dossier de l'instruction la mention de la présence
d'un cheveu de Martine Henry dans le coffre du véhicule professionnel de
Jonathann Daval, susceptible d'avoir transporté le corps d'Alexia.
"Un cheveu, c'est volatil et il a pu se retrouver dans la voiture, en serrant mon fils, en l'embrassant", a observé Martine Henry, estimant que cet élément visait, à travers elle, à "déstabiliser Jonathann" avant son interrogatoire de jeudi. Une source proche de l'enquête interrogée par l'AFP avait précisé que "cet élément n'a(vait) pas été jugé significatif".
Rappel des faits
Le corps d'Alexia Daval, 29 ans, avait été retrouvé partiellement brûlé
début novembre 2017 dans un bois non loin de Gray-la-Ville, en Haute-Saône, où
résidait le couple.
Après avoir affirmé qu'elle avait disparu lors d'un jogging et être apparu en veuf éploré pendant plusieurs mois, Jonathann Daval avait été arrêté en janvier et avait avoué en garde à vue avoir étranglé sa femme au cours d'une dispute, tout en niant avoir brûlé le cadavre.
Au début de l'été, l'informaticien avait fait volte-face devant le juge d'instruction, assurant qu'il n'était pas responsable du meurtre et que sa femme avait en fait été étranglée par son beau-frère, Grégory Gay, au domicile des parents d'Alexia. Tous auraient ensuite conclu "un pacte secret" pour dissimuler les faits.
L'autopsie a révélé qu'Alexia Daval avait été victime de violences, rouée de coups et étranglée. En 2017, 130 femmes sont mortes en France sous les coups de leurcompagnon, leur petit ami ou leur ex-conjoint, selon les données du ministère de l'Intérieur, soit une tous les trois jours.
Aux 109 femmes tuées au sein de "couples officiels" (par des conjoints ou exconjoints) s'ajoutent 21 femmes tuées par un petit ami, un amant ou une relation épisodique.
Les violences conjugales ont fait au total 247 victimes l'an dernier, en incluant les enfants, les hommes tués par leur compagne ou les auteurs qui se sont suicidés après le meurtre. Chaque année, près de 220.000 femmes subissent des violences de la part de leur conjoint ou ex-compagnon.
(Avec AFP)