polémique
"Il y avait des risques réels d'affrontement. De plus je ne peux pas partager ce que dit ce groupe, dans sa chanson +Nique la France+, et ce bien que je soutienne totalement le combat contre le racisme", a dit le sénateur-maire PS d'Audincourt, Martial Bourquin.
Le "collectif antifasciste du Pays de Montbéliard" avait invité le groupe de rap lillois ZEP (Zone d'expression populaire) à se produire jeudi prochain à Audincourt, près de Montbéliard, dans le cadre d'un "concert antiraciste".
Ce concert était programmé à la veille du procès pour "incitation à la haine et à la discrimination raciale" de Gaëtan Perret, président du mouvement d'extrême droite "Front Comtois". Ce dernier sera jugé jeudi devant le tribunal correctionnel de Montbéliard suite à une plainte de ce collectif à cause d'affiches islamophobes et anti-immigration.
Le concert devait permettre "d'opposer de la musique, des chansons, de la solidarité et de la mobilisation citoyenne" à la haine et au racisme, selon le collectif.
Mais certaines paroles du groupe ZEP, qui pointe le refus d'une France "raciste, colonialiste et capitaliste", ont déplu au maire d'Audincourt. "Il ne faut pas répondre à l'intolérance par l'intolérance", a dit M. Bourquin.
L'un des porte-parole du collectif antifasciste, Pascal Tozzi, a dénoncé une "censure". "Nous regrettons vivement que le Groupe ZEP, avec qui nous partageons de nombreux combats, soit réduit à deux phrases, sorties de leur contexte, et instrumentalisées par des racistes, et des groupes de pression", a commenté le collectif dans un communiqué.
Quant au risque allégué de violences physiques entre militants antifascistes et d'extrême droite, M. Tozzi a jugé que "la bonne réponse du maire aurait été de solliciter des renforts policiers, plutôt que de censurer le concert".
(source: AFP)