La lettre ouverte de la maman d’Alexia

Après être revenu sur ses aveux en accusant son beau frère du meurtre d’Alexia, Jonathann Daval se dit prêt à une confrontation à la demande de sa belle famille, mais qui ne se déroulera pas avant la fin du mois de novembre. Jeudi 25 octobre 2018, près d’un an après le meurtre de la jeune femme à Gray,  la mère d’Alexia, Isabelle Fouillot a écrit une lettre ouverte dans laquelle elle s’adresse à sa fille…

Alexia Daval © DR ©

Il y a un an, le 28 octobre 2017, la vie bascule pour la famille Fouillot. Leur fille âgée de 29 ans, Alexia, vient d'être signalée disparue par son mari, Jonathann Daval qui s'inquiète de ne pas la voir revenir d'un jogging. 

Le 30 octobre, le corps d'Alexia avait été découvert dissimulé sous des branchages  et en partie brûlé dans le bois d’Esmoulins, près de Gray en Haute-Saône, où vivait le couple. L’autopsie avait révélé que la jeune femme avait été victime de violences, de coups et avait été étranglée. Pendant trois mois, Jonathann Daval s’était présenté en veuf éploré avant que des éléments matériels ne conduisent les enquêteurs à en faire le principal suspect.

Une prochaine confrontation entre la famille d'Alexie et Jonathann Daval

Placé en garde à vue le 30 janvier, il était passé aux aveux avant de changer de version et d’accuser début juillet son beau-frère, Grégory Gay, du meurtre, évoquant « un pacte secret » passé par la famille pour dissimuler les faits. La belle-famille a demandé une confrontation avec Jonathann que le mari a accepté.  Incarcéré à Dijon, il a déclaré par la voix de ses avocats qu'il n'était pas opposé à une confrontation "sereine" avec sa belle famille et son beau-frère qu'il accuse du meurtre. 

Jeudi 25 octobre 2018, la maman d'Alexia a adressé aux médias une lettre poignante dans laquelle elle exprime sa souffrance et rend hommage à sa fille qui, rappelle-t-elle aux lecteurs, "n'est plus là pour donner la vérité" 

Lettre de la maman d'Alexia 

« Il y a un an, un monstre s’est arrogé le droit de t’enlever la vie sous des coups effroyables, de t’étrangler, de te brûler. On ne ferait même pas ces monstruosités à un animal. Quelle rage, quelle férocité pour agir de telle sorte. Pense-t-il aujourd’hui à tout ce qu’il t’a fait subir ? A-t-il des remords ? Est-ce qu’il t’a aimée un jour pour en arriver à de telles extrémités ?

Nous a-t-il aimés un jour, nous qui l’avions accueilli comme un fils ? Et Happy, ton chat que tu adorais, qui a dû assister à toute la scène, qu’est-ce que j’aimerais qu’elle me parle.

Je rêve d’une vie où tu es encore là, avec nous, souriante comme toujours. Tu aurais choisi un autre mari. Tu aurais été heureuse avec des enfants. Une vie normale en somme. Mais je me réveille et je suis dans ce film d’horreur, ce feuilleton à rebondissements ubuesques.

Je ne suis que souffrance. Je n’arrête pas de pleurer. On ne peut l’exprimer davantage. L’absence de toi est une injustice sans nom. La douleur me ronge de l’intérieur, sans cesse. Pas une seconde de répit, tellement il m’est insupportable d’être séparée de toi. Tu me manques.

Lorsque nous perdons un enfant, notre désespoir est tel, que nous devons nous raccrocher à quelque chose. Il y a une belle citation d’Albert Einstein qui dit : Je crois en une vie après la mort, tout simplement, parce que l’énergie ne peut pas mourir. Elle circule, se transforme et ne s’arrête jamais.

Alexia, tu es en moi, tu ne me quittes jamais. Tu es partout, tu irradies de ta lumière, et tu me donnes ta force, ton courage.

Tous ceux qui t’ont tant aimée, tant chérie, Stéphanie, Grégory, ton neveu James, notre bonheur, nous raccrochent à la vie. Toute notre famille, nos amis, sont des piliers sur lesquels nous nous appuyons pour continuer à avancer.

Nos cœurs saignent à jamais, mais ils sont remplis d’amour pour toi, éternellement. À tous les lecteurs, n’oubliez jamais qu’Alexia n’est plus là pour donner la vérité. »

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