La LDH veut porter plainte contre une soirée xénophobe à Dijon

La Ligue des Droits de l'Homme a annoncé lundi 15 juillet 2024 son intention de porter plainte contre l'organisation d'une soirée à Dijon intitulée "Ausländer Raus", ("Les étrangers dehors" en allemand), un slogan xénophobe déjà mis en avant pour une soirée controversée à Rouen.

© Alexane Alfaro

"Alertée sur la tenue à Dijon d'un concert ouvertement raciste +Ausländer Raus+, étrangers dehors, la LDH a décidé de porter plainte pour incitation à la haine raciale", a fait savoir l'association dans un communiqué.

L'invitation diffusée sur les réseaux sociaux pour cette soirée prévue le 20 juillet montre un jeune homme blond tenant une planche de surf où est inscrit "Ausländer Raus", avec le slogan "white boy summer" ("L'été des garçons blancs"). "Le racisme, les appels à la haine ne sont pas des opinions plus ou moins folkloriques, ce sont des délits. Ils débouchent régulièrement sur des agressions violentes, des faits de discrimination quotidienne", rappelle la LDH.

Pas de réponse de la mairie

L'organisation syndicale Solidaires Côte d'Or 21 demande pour sa part à la préfecture de "faire interdire cette odieuse soirée", dit avoir sollicité la mairie de Dijon et n'avoir "pas obtenu la moindre réponse", selon un communiqué.

"Ausländer Raus" est un slogan xénophobe devenu viral après avoir été détourné par des jeunes qui le chantent sur l'air techno de "L'Amour toujours" du DJ Gigi D'Agostino, parfois agrémenté de saluts nazis comme on peut le voir sur certaines vidéos. Ce chant raciste avait été entonné lors de la fête de la musique le 21 juin à Albi (Tarn), selon France 3.

Fin juin, le maire socialiste de Rouen (Seine-Maritime), Nicolas Mayer-Rossignol, avait pris un arrêté municipal pour interdire une soirée ayant le même intitulé, organisée par un bar identitaire de droite. L'association organisant la soirée avait dans la foulée déposé un référé liberté auprès du tribunal administratif de Rouen pour demander la suspension de l'arrêté municipal. Le tribunal leur avait donné gain de cause, estimant que le trouble à l'ordre public n'était pas caractérisé, mais les organisateurs avaient renoncé à son organisation.

(AFP)

Quitter la version mobile