Le paysage politique français offre le spectacle d'une droite qualifiée en ordre de marche depuis le choix de son champion, François Fillon, pour la présidentielle à venir. A l'extrême droite le choix ne se pose, il s'impose par le haut, point. Les Verts et le PRG, eux aussi, ont choisi chacun leur candidat. Ces choix, assumés, n'ont pas d'incidence locale. Il n'en est pas de même pour la Gauche, qu'on en juge.
Pour la présidentielle, le Parti Communiste a fait le choix, après un vote des militants, de soutenir Jean-Luc Mélenchon, contredisant ainsi les cadres du PC qui penchaient pour une candidature communiste. Les militants Francs-Comtois, eux, étaient défavorables, à 65% , à cette alliance avec le Parti de Gauche. Cette union, ici, est donc de façade. Une division qui ne dit pas son nom.
Pour le PS, la situation est encore plus brouillée. Le retrait de François Hollande, c'est aussi le résultat du bashing permanent subi par le chef de l'Etat au sein de son propre parti, travail de sape des frondeurs, mené ainsi à son terme.
La candidature de Manuel Valls, socialiste réformiste, libéral, suscite de la part des mêmes sarcasmes et attaques, doutant même de son «socialisme». Là encore, à la manoeuvre, les frondeurs, ceux d'un parti socialiste fermement ancré dans la gauche planificatrice et dirigiste. Vieux clivage datant de 1983, du tournant mitterandien de la rigueur, jamais soldé à ce jour. Il a pesé lourd dans l'échec de Lionel Jospin un certain 21 avril 2002....
Une gauche « vieillissante… »
Hier, un militant PS, affligé du spectacle donné par son parti ces dernières semaines, prévenait : «Valls est fort de bons sondages, certes, mais les sondés sont externes au PS. En interne, les autres candidats feront tout, tout, pour le bloquer. Valls n'a pas une autoroute devant lui».
«Dans le Doubs, peu d'élus du PS se sont choisis un leader, exception faite de Barbara Romagnan pour Benoît Hamon» explique ce bon connaisseur de la gauche bisontine, «une gauche vieillissante, qui rassemble en définitif peu d'adhérents. Une faiblesse qui impacte aussi la qualité du personnel politique futur. Peu de choix, pas de choix ! ».
Il faut ajouter à ce tableau la candidature Macron. Il en a déjà séduit beaucoup, hors du PS, de la gauche dite sociale-démocrate ou libérale, mais aussi à l'intérieur même du parti socialiste, et pas des moindres, comme le maire de Besançon, Jean-Louis Fousseret, Christophe Perny ancien président du Conseil général du Jura, ou François Patriat à Dijon, pour ne parler que de Bourgogne Franche-Comté.
Le 15 décembre nous saurons combien il y aura de candidats à la primaire socialiste. Et rien ne laisse supposer que les appels à une primaire unique de la gauche soient entendus. *
Alors la gauche combien de divisions ? Un émiettement plutôt, un émiettement suicidaire si rien ne vient faire bouger les lignes
Albert Ziri
* Bastien Faudot, MRC, Conseiller Départemental du Territoire de Belfort vient d'annoncer sa participation à la primaire.