La crise va durer "des années", selon Bruno Le Maire

Publié le 16/04/2020 - 09:26
Mis à jour le 16/04/2020 - 09:26

25 mars 2020 confinement © D Poirier ©
25 mars 2020 confinement © D Poirier ©

"Cette crise n'est pas une affaire de semaines, pas une affaire de mois, mais une affaire d'années. Et je pense qu'il faut mesurer que nous en avons pour des années avant de sortir des conséquences économiques de cette crise", a-t-il affirmé.

Le gouvernement a présenté mercredi un nouveau projet de loi de finances rectificative pour 2020 tablant sur une récession historique avec une contraction de 8% du PIB cette année, un déficit public de 9% et une dette publique de 115%.

Face à cette situation, la stratégie de reprise "ne peut s'inscrire que dans la longue durée", a estimé le ministre, auditionné avec le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin et son secrétaire d'Etat Olivier Dussopt.

Dans un premier temps, la reprise de l'activité à l'issue du confinement dépendra de "la sécurité sanitaire des salariés", a-t-il ajouté.

A moyen terme, "la clé" de la relance économique sera l'investissement, ainsi que la reprise de la consommation et les "soutiens spécifiques" qui seront accordés aux secteurs les plus touchés, a-t-il ajouté.

Pour le président de la Commission des Finances, le député LR Eric Woerth, le projet de budget rectifié entérine un "plongeon" de l'économie et des finances publiques françaises. Cette situation répond toutefois à "un objectif que nous partageons (...): faire en sorte que nous évitions la faillite de l'économie française et le chômage qui irait avec", a-t-il ajouté, indiquant qu'il voterait le projet de loi de finances rectificative.

Les finances publiques mises à mal comme jamais

Dépenses massives, recettes fiscales en net recul: la crise économique engendrée par l'épidémie de Covid-19 et la prolongation du confinement jusqu'au 11 mai a encore obligé le gouvernement à refaire les comptes du budget de l'Etat pour 2020, avec un nouveau projet de loi de finances rectificative adopté mercredi en conseil des ministres.

Ce projet de loi vise "à améliorer un certain nombre de dispositifs d'urgence que nous avions mis en place", a-t-il ajouté.

Avec un plan d'action relevé à 110 milliards d'euros, contre 45 milliards dans le premier budget rectificatif adopté en mars, les dépenses consacrées à la crise vont plus que doubler.

Cette hausse intègre notamment le bond du coût du chômage partiel, à 24 milliards d'euros (dont un tiers est pris en charge par l'Unedic), les reports de charges, évalués à 12 milliards d'euros, ou encore l'augmentation du fonds de solidarité pour les petites entreprises et les indépendants de 1 à 7 milliards d'euros.

Le gouvernement a aussi décidé de nouvelles mesures, dont la mise à disposition de 20 milliards d'euros pour recapitaliser des entreprises en difficulté ou la création d'une "avance remboursable" pour les PME qui n'obtiennent pas de prêt, ainsi qu'un fonds de soutien aux entreprises de taille intermédiaire d'un milliard d'euros.

Le projet de budget intègre également 2,5 milliards d'euros pour des dépenses imprévues qui pourraient s'avérer nécessaires dans les prochaines semaines et une enveloppe pour financer des primes pour les fonctionnaires et le personnel soignant.

La part des dépenses publiques va fortement augmenter à 60,9% du PIB, après 54% en 2019, selon le texte du projet de loi obtenu par l'AFP. Dans le même temps, avec la contraction attendue de 8% du PIB, le gouvernement anticipe une perte de 42,7 milliards d'euros de recettes fiscales par rapport au projet de loi de finances initiale adopté fin 2019, avant l'éclatement de la crise.

Recettes en berne

C'est 32 milliards d'euros de plus que ce qui était envisagé il y a trois semaines dans le premier budget rectificatif.

Dans le détail, les recettes de l'impôt sur les sociétés baisseraient de 12,8 milliards d'euros par rapport aux sommes inscrites dans la première loi de finances rectificative.

Les recettes de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) diminueraient de 9,1 milliards d'euros du fait notamment du recul de la consommation des ménages, tandis que les recettes de l'impôt sur le revenu baisseraient de 4,6 milliards, la taxe sur les carburants (TIPCE) de 1,5 milliard et les autres taxes de 4 milliards en tout.

Conséquence: le déficit public devrait augmenter finalement à 9% du PIB, un niveau inédit depuis 1945, contre 3,9% prévus dans le premier budget rectificatif, et la dette à 115% du PIB. Très loin des règles européennes qui plafonnent le déficit à 3% et la dette à 60% du PIB.

C'est un "plongeon" des finances publiques, a commenté le président LR de la Commission des Finances de l'Assemblée nationale Eric Woerth, même s'il a jugé que l'action du gouvernement répondait à "un objectif que nous partageons (...): faire en sorte que nous évitions la faillite de l'économie française".

Ces dernières prévisions ne tiendront que si la situation économique ne se dégrade pas encore davantage, ce qui n'est pas à exclure, a pour sa part estimé le Haut conseil pour les finances publiques (HCFP).

Le scénario économique du gouvernement "repose sur l'hypothèse forte d'un retour assez rapide à la normale de l'activité, au-delà du 11 mai", et "si cette hypothèse forte ne se réalisait pas, la chute d'activité pourrait se révéler supérieure", a-t-il indiqué dans son avis sur son projet de budget.

(Avec AFP)

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