La crise a accéléré la fracture numérique, selon le président des Restos du coeur

La crise sanitaire a eu « un effet d’accélérateur » de la fracture numérique, alors que « l’accès au numérique est un droit fondamental », insiste le président des Restos du coeur, Patrice Douret, dans un entretien à l’AFP.

Patrice Douret © Restos du Coeur

Pourquoi la lutte contre la fracture est-elle une priorité de la 37e campagne des Restos du coeur ?

"C'est même une priorité de notre nouveau projet associatif 2022-2027. On considère que l'accès au numérique est un droit fondamental et on en fait une priorité de nos actions. Depuis plusieurs années, le public que l'on accueille est éloigné du numérique. C'est une exclusion très marquée pour les démarches administratives. La dématérialisation, qui semble faciliter l'accès à un grand nombre de démarches, reste une véritable difficulté pour les personnes que l'on accueille: absence de contact physique au guichet, non-recours à l'équipement, à la connexion et crainte de ne pas bien faire."

En quoi la crise sanitaire a aggravé cette fracture ?

"Elle a eu un effet d'accélérateur. Dans un premier temps, des guichets ont fermé. Il a fallu faire des démarches comme l'inscription pour aller se faire vacciner via des plateformes. Il faut avoir un smartphone et un accès qui permettent de le faire."

Quels sont vos outils et vos besoins ?

"Nous développons des ateliers numériques dans plus de 200 de nos centres pour permettre un accueil par nos bénévoles et une écoute afin que l'outil numérique soit un peu plus apprivoisé. Cela ne remet pas en cause le maintien indispensable des guichets des services publics. Nous sommes complémentaires et développons des partenariats. 

Ce sont des investissements de plusieurs millions d'euros. Nous avons besoin de dons pour acquérir ces moyens technologiques. Notre ambition est de booster le nombre de centres équipés d'ateliers informatiques. L'idée est aussi d'expérimenter des points d'accès wifi sur nos équipements de rue, c'est-à-dire les maraudes et les Camions du coeur, afin que les personnes sans abri puissent avoir accès au numérique à proximité des véhicules qui viennent leur donner à manger. Nous avons besoin aussi de bénévoles capables de déployer ces équipements. L'idée est de ne laisser personne sans solution."

(AFP)

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