"Les politiques publiques en faveur des jeunes représentent un enjeu massif de dépenses", a souligné le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, lors d'une conférence de presse de présentation de ce rapport.
Les dépenses de l'Etat spécifiquement en faveur des 15-25 ans atteignent ainsi 53,4 milliards d'euros, soit 12% du budget de l'Etat et 2% du PIB, selon les estimations de la Cour des comptes. "Depuis les années 1980, la jeunesse a été érigée en priorité de politique publique", cela a conduit à "la multiplication des instruments déployés", a-t-il poursuivi. Mais "il manque une approche structurée et coordonnée à cette politique", dont "la gouvernance est fragmentée entre les très nombreux acteurs impliqués".
La Cour des comptes a analysé dans son rapport 16 secteurs dans lesquels se déploient ces politiques, pour tenter d'en tirer des enseignements transversaux.
Doter la France "d'un plan stratégique en faveur des jeunes"
Elle s'est penchée ainsi sur l'accès à l'éducation, en s'intéressant notamment à l'orientation au collège et au lycée et à la prévention de l'échec en premier cycle universitaire. Autre champ de ses travaux: l'aide à l'entrée dans la vie active, à travers l'emploi, l'accès au logement ou les transports collectifs. Elle a étudié également les politiques de prévention à destination de la jeunesse, dont l'accès des jeunes au sport et les addictions aux drogues illicites et à l'alcool. Enfin, elle s'est intéressée à "l'apprentissage à la citoyenneté et à la vie dans la cité", en étudiant la Journée Défense et citoyenneté ou la justice pénale.
A l'issue de ces travaux, la Cour des comptes juge "indispensable de renforcer la cohérence et l'efficacité des politiques publiques en faveur de la jeunesse, en particulier en les ciblant mieux", ou encore en améliorant les parcours de formation et en adoptant une nouvelle stratégie de lutte contre les addictions, a résumé Pierre Moscovici.
Pour atteindre ces objectifs, elle considère qu'il faut "renforcer la lisibilité des services publics en faveur des jeunes", "mieux coordonner les actions", "mettre en place des outils de suivi et d'évaluation rigoureux", ou encore "doter la France d'un plan stratégique en faveur des jeunes".
(AFP)