"Compte tenu des images et des propos diffusés dans le reportage (...), j'ai déposé plainte auprès du procureur de la République de Dijon pour faits de prostitution et présence de stupéfiants", indique François Sauvadet dans un communiqué.
Le président du conseil départemental, dont les services sont chargés de l'accueil des mineurs, précise avoir saisi le parquet une première fois le 10 janvier, après avoir "eu connaissance partielle du contenu du reportage", afin qu'il enquête "sur la réalité des faits qui pourraient constituer une infraction pénale". Le documentaire réalisé pour l'émission "Zone interdite" a été diffusé dimanche soir sur M6. Il montre des éducateurs non formés, des jeunes livrés à eux-mêmes, des pré adolescentes qui se prostituent ou fuguent sans que personne ne les recherche.
Le parquet de Dijon était en mesure de confirmer, lundi, le premier signalement du département. "On est en train de faire des vérifications pour récupérer les éléments utiles à une éventuelle enquête", a déclaré à l'AFP le procureur Éric Mathais.
"Il est évident que les règles de signalement des incidents graves n'ont pas été respectées par l'établissement"
François Sauvadet ajoute dans son communiqué avoir été interviewé le 1er octobre par le réalisateur du documentaire, précisant avoir "immédiatement répondu favorablement à sa demande" tout en s'interrogeant "sur la méthode employée". "Mes services n'ont reçu aucune demande de reportage de la part de M6 dans un établissement accueillant des enfants placés. Si tel avait été le cas, j'aurais bien évidemment donné mon accord", affirme l'élu. "Il est évident que les règles de signalement des incidents graves, exigées par le Département, n'ont pas été respectées par l'établissement" mis en cause, estime M. Sauvadet.
Depuis son interview, plusieurs missions d'inspection ont permis de constater "certaines améliorations" et "seront poursuivies de façon aléatoire et inopinée dans tous les établissements de la Côte-d'Or", indique M. Sauvadet. "Il ne faudrait donc pas qu'une situation, aussi grave soit-elle, jette l'opprobre sur tous les établissements et services qui accueillent, dans leur très grande majorité, dignement les enfants qui nous sont confiés", plaide-t-il.
(AFP)