polémique
Dans une lettre adressée ce lundi au directeur de la Citadelle, et en copie au Maire de Besançon, le CDDLE fait part de son mécontentement concernant l’affiche qui met en scène un singe encadré par l’inscription « droit d’asile »:
« Le droit d’asile est un terme entré dans l’usage courant, ce dont on pourrait se féliciter. Néanmoins, l’usage public qui en est fait sur certains panneaux publicitaires nous amène à vous adresser ce courrier pour vous signifier, en tant que militants associatifs et politiques défendant la cause des demandeurs d’asile, notre conception de ce qu’est ce droit. Il n’a évidemment rien à voir avec la protection des espèces animales en danger, ni avec la sensibilisation aux dangers qui pèsent sur la biodiversité », explique le comité avant de citer en référence le préambule de la Constitution et les décisions des 12 et 13 août 1993 du Conseil Constitutionnel.
Selon le CDDLE, l’amalgame induit par ces affiches n’a pas lieu d’être : « Les Etrangers menacés dans leur pays, et qui viennent en France demander l’asile, doivent pouvoir faire valoir des droits concrets traduisant le droit d’asile dans les faits. Ceci implique d’une manière générale que l’étranger qui se réclame de ce droit soit autorisé à demeurer provisoirement sur le territoire jusqu’à ce qu’il ait été statué sur sa demande. Pour le pays d’arrivée, la ville d’accueil, ce droit devient donc un devoir d’asile [...]. Mais ce n’est pas le message transmis par les affiches de votre campagne publicitaire qui confond droit d’asile avec protection des espèces animales menacées ».
Le comité insiste également sur les conséquences négatives de cet affichage publicitaire : « Le détournement du sens des mots jusqu’à les vider de leur substance humaine, sociale, politique, pour n’en faire plus qu’un jeu de langage, une accroche publicitaire, est une offense aux personnes demandeuses d’asile qui vivent chaque jour le déni de leur droit à l’asile. D’ailleurs, l’une d’entre elles ne s’y est pas trompée, qui nous a dit avoir été vraiment blessée par ce choc produit entre les mots et l’image (un singe) ».
Il conclut enfin : « Au nom du respect des valeurs de l’humain que devraient porter toutes les institutions sociales quelles qu’elles soient (y compris donc celles qui se réclament de la Culture), nous demandons que ces affiches soient retirées des panneaux publicitaires et qu’il soit envisagé que le budget consacré à ce type de campagne soit, à l’avenir, dédié à l’hébergement et à l’accueil des réfugiés venant demander l’asile à Besançon, ville que nous souhaiterions patrimoine mondial de notre humanité ».