Pour la CFE-CGC, "mobiliser les salariés sur un ajustement du système de retraite n'est pas efficace". Il portera dans le débat parlementaire des amendements pour "améliorer" le projet gouvernemental.
Cette réforme du gouvernement, "c'est du bricolage. Pour nous, c'est une réformette. Il y a seulement une nouveauté mais il n'y a rien de révolutionnaire !" indique Carole Couvert, présidente de la CFE-CGC.
Les propositions de la CFE-CGC commentées par Carole Couvert
Un coup de pouce pour les étudiants : le gouvernement propose que les jeunes puissent racheter une année d'étude pendant les cinq premières années de leur parcours, moyennant une aide forfaitaire de 1.000 euros par trimestre. Pour Carole Couvert, "ce n'est pas satisfaisant puisque la priorité pour un étudiant est de trouver un emploi, pas une retraite ! Il s'agit de lui redonner de la confiance". La CFE-CGC propose donc la possibilité pour les étudiants de racheter deux années d’études en bénéficiant d’une aide forfaitaire de 1.000 euros par trimestre acheté.
Une "innovation sociale" de financement des retraites : il se ferait par le biais d’une cotisation sociale sur la consommation qui redonnerait de la compétitivité aux entreprises, du pouvoir d’achat aux salariés et des moyens supplémentaires à la branche vieillesse. Cette proposition n'a pas été retenue par le gouvernement. Pour la présidente, "c'est une occasion ratée".
Prise en compte de la pénibilité : une meilleure prise en compte de la pénibilité dans les critères de départ à la retraite. Pour le syndicat, les mesures annoncées par le gouvernement ne prennent pas en compte l’ensemble des difficultés rencontrées par les salariés. La CFE-CGC acte la mise en place du compte pénibilité. La demande du syndicat de passer d’une année de pénibilité pour 30 années d’exposition à une année pour 10 a été entendue. Mais se pose de nombreuses questions quant au financement. La CFE-CGC demande l’élargissement des critères de pénibilité afin de tenir compte du stress professionnel et des risques psychosociaux qui impactent la santé de toutes les catégories d’actifs.
Egalité homme-femme dans la vie active et à la retraite : la mise en place effective de l’égalité salariale entre les femmes et les hommes est une priorité de la CFE-CGC depuis plusieurs années. Le différentiel entre les salaires des deux genres étant de 27%, la présidente indique qu'"on souhaite que les femmes soient moins pauvres à la retraite".
Salarié, chômeur, retraite : une "véritable" politique de maintien des seniors dans l’emploi. La CFE-CGC souhaite que le salarié bénéficie d'une formation tout au long de sa carrière pour rester "employable". "Nous ne voulons pas que le salarié passe par la case chômage avant d'être en retraite" précise Carole Couvert.
Relance de l'emploi : un "vrai" plan de relance de l’emploi qui doit devenir une priorité nationale. Le syndicat mise sur "le travail à long terme" et veut "donner de l'oxygène aux PME et TPE pour qu'elles puissent recruter". La présidente précise d'ailleurs que la CFE-CGC soutient le projet de loi économique sociale et solidaire de Benoît Hamon visant à renouveler 600.000 emplois en raison des départs en retraite d'ici 2020.
Majorations familiales : Carole Couvert explique qu'à l'heure actuelle, en France, les mères de famille bénéficient d'une majoration à partir de trois enfants. Le gouvernement veut garder l'enveloppe constante, forfaitiser et ouvrir à partir du 1er enfant. "Nous avons fait le calcul, si cela se passe ainsi, cela veut dire qu'à partir du premier enfant les parents auront 15 euros de majoration par mois sur la retraite. Ca ne va pas. Aujourd'hui, le taux de fécondité est à 2 en France. C'est pourquoi nous allons mieux nous en sortir que l'Allemagne. Il faut donc que la majoration soit significative". La présidente ajoute que "les avantages familiaux sont une inquiétude pour nous".