"Emmanuel Macron a bien tenu, on se retrouve dans une meilleure configuration", s'est réjoui le sénateur LREM de Côte d'Or François Patriat. Malgré une campagne jugée tardive, poussive, au positionnement incertain, la grande mauvaise surprise redoutée n'a pas eu lieu. Éric Alauzet n'est pas si serein. Malgré une différence de près de cinq points entre les deux candidats, un écart plus important qu'en 2017, la donne politique a changé et l'électorat toujours plus volatile.
Cette campagne d'entre-deux-tours s'annonce ouverte. Le paysage politique né de ce premier tour est inédit : la faiblesse historique du Parti socialiste, des Républicains, mais aussi des Verts, laisse entrevoir un "front républicain" dégarni. Et, si Jean-Luc Mélenchon a lancé "pas une seule voix à Mme Le Pen", il n'a pas fermé la porte à un vote blanc, mécaniquement favorable à la candidate du RN.
Montée anti-Macron
Emmanuel Macron est-il parti trop tard ? Le député LREM du Doubs ne l'affirme pas clairement. "Je ne suis pas sûr que cela ait vraiment joué. En revanche, j'ai senti une remontée de l'anti-macronisme qui s'était atténuée avec la crise sanitaire et le début de la guerre en Ukraine" s'inquiète-t-il.
Éric Alauzet veut recentrer les débats sur l'essentiel : les idées et le programme. "Pour moi, la campagne démarre réellement demain" estime-t-il. "Ce que je constate, c'est qu'il y a deux programmes qui finalement sont méconnus. Celui d'Emmanuel Macron, mais aussi celui de Marine Le Pen qui a réussi à passer sous les radars. La candidate RN s'est cachée derrière Éric Zemmour, mais aussi en préemptant la question du pouvoir d'achat, mais sans aller au fond des choses..."