Les huit élus communistes, qui appartiennent à la majorité régionale de 57 sièges aux côtés du PS et d'EELV, ont voté contre. La présidente du groupe régional du PCF, Muriel Ternant, a dénoncé une "décision précipitée". "Ce projet est sans précédent, il arrive au moment où des pays sont en train de rebrousser chemin, la Belgique, l'Angleterre, la Norvège...", a-t-elle dit devant l'assemblée.
Le RN s'est lui aussi opposé, son chef de file, Julien Odoul, dénonçant une "arnaque" qui signe "la condamnation à mort du service public des transports".
Peu avant le vote, quelque 500 cheminots ont manifesté devant le conseil régional.
"Cela ne coûtera pas moins cher et ça ne rendra pas service à la population", a dénoncé Jean-Christophe Gossart, numéro un régional de la CGT Cheminots, premier syndicat à la SNCF.
Ce vote s'inscrit dans le cadre du droit européen qui impose la mise en concurrence du trafic ferroviaire régional à partir de décembre 2023, comme cela est déjà le cas pour les lignes TGV depuis décembre 2020.
La présidente socialiste de la région, Marie-Guite Dufay, s'est retranchée derrière "la loi qui impose", promettant "un service aux usagers amélioré et une offre encore plus adaptée".
Mais l'intersyndicale SNCF, et les élus communistes, estiment que la loi autorise toute région à re-signer avec la SNCF, avant le 25 décembre 2023 et pour une durée allant jusqu'à dix ans. Ils veulent ainsi repousser au maximum l'ouverture à la concurrence, jusqu'en 2033.
"Le temps de mieux se préparer" et "ne pas faire la même erreur que le fret", dont l'ouverture à la concurrence, en 2006, n'a pas enrayé la chute du trafic, estime Didier Garrido, secrétaire régional du syndicat UNSA Ferroviaire, deuxième syndicat à la SNCF.
Cinq régions, toutes tenues par la droite, ont lancé un processus d'ouverture à la concurrence: l'Île-de-France l'a fait sur tous les trains exploités par la SNCF et quatre sur une partie seulement de leur réseau (Provence-Alpes-Côte d'Azur, Hauts-de-France, Grand Est, Pays-de-la-Loire).
(Avec AFP)