Avec la fermeture des deux services, certains de ses patients seront à "deux heures de route" de l'hôpital de Lons-le-Saunier en hiver. "On est en train de démonter un service hospitalier, il y a la volonté d'enterrer l'hôpital", a déclaré à l'AFP Jean-Louis Millet, maire de Saint-Claude, une commune de 9.500 habitants située au coeur du massif du Jura qui a jusqu'à présent "bénéficié de l'exception géographique".
La maternité fermée
A partir de lundi, le service de chirurgie du centre hospitalier de Saint-Claude passera en chirurgie ambulatoire. Il sera ouvert seulement le lundi et le mardi, "c'est très dommageable", regrette-t-il. La maternité de l'hôpital a été officiellement fermée le 3 avril. "Il y aura des accouchements qui se passeront dans les ambulances et des bébés qui arriveront morts à l'hôpital de Lons-le-Saunier, au bout de 2 heures de route pour certaines patientes des villages du Haut-Jura", s'alarme l'édile, soulignant les difficultés de circulation dans cette zone montagneuse en hiver.
L'Agence régionale de Santé (ARS) fait valoir que "les femmes continuent de bénéficier d'un suivi pré et post-natal complet à Saint-Claude, par le relais du nouveau centre périnatal et pédiatrique de proximité".
"La sécurisation des transports des femmes enceintes, en particulier en cas d'accouchement inopiné" sera garantie et les professionnels des urgences de l'hôpital ont bénéficié "d'une formation dispensée par le gynécologue-obstétricien de Lons-le-Saunier", précise l'agence.
Des effectifs médicaux insuffisants
L'ARS explique la réorganisation de ces services par "des effectifs médicaux insuffisants" - une douzaine d'emplois vacants à Saint-Claude - et un "importants taux de fuites de patients vers d'autres établissements".
"En 2016, plus de 40% des jeunes mères du bassin de vie couvert par le Centre hospitalier de Saint-Claude ont choisi d'accoucher dans un autre établissement", selon l'agence. Le Centre hospitalier de Saint-Claude a enregistré un déficit de 3 millions d'euros en 2016 pour un budget hospitalier de 24 millions d'euros, indique l'ARS.
"On détruit la proximité tous les jours, pour des raisons comptables", déplore Jean-Louis Millet. Selon lui, "on parle beaucoup de la violence faite aux femmes, mais la première des violences faites aux femmes, c'est la fermeture d'une maternité".
(source AFP)