Il n'y a pas d'autres candidat déclaré au rachat. "L'opacité dont a fait preuve le groupe Kohler en matière d'informations (...) emporte aujourd'hui la conviction de l'impossibilité de mener à bien" le projet de reprise, a exposé la direction de Kramer dans un communiqué.
Dans une lettre ouverte aux salariés, le dirigeant de Kramer, Manuel Rodriguez, "a fait part de sa déception de n'avoir pu sauver" les emplois, a complété le communiqué.
PME de robinetterie basée à Etain (Meuse), Kramer avait déposé début février une lettre d'intention auprès de Kohler pour la reprise partielle du site de Damparis à partir du 30 juin prochain, avec la préservation de 91 emplois sur 140 et l'objectif d'augmenter l'effectif au bout de trois ans grâce à la montée en puissance de la production. Son projet reposait sur une première année de fabrication pour le compte de Kohler.
Kramer devait présenter un business plan jeudi, a-t-on précisé de source syndicale.
Sollicité, Manuel Rodriguez n'a pas souhaité s'exprimer. Jointe par l'AFP, la direction de Kohler France n'a elle non plus pas souhaité réagir.
Cette situation interroge sur la réelle volonté de Kohler de sauver l'usine née en 1899, selon Olivier Blaise, délégué central CGT de Kohler France. "On se demande s'il a envie de vendre. Si oui, il va falloir qu'il se bouge désormais", a-t-il affirmé.
Toutefois, Kramer avait de son côté posé "de nombreuses conditions", concernant les "volumes de charge", le "coût du matériel et de l'immobilier" et des "aides de l'État", a rapporté M. Blaise. "On a un candidat repreneur qui met ses conditions, et de l'autre Kohler qui a les siennes, il y a sans doute eu mésentente", a-t-il estimé.
La région Bourgogne Franche-Comté avait indiqué qu'elle soutiendrait le groupe Kramer dans le cadre du Fonds régional pour de Relocalisation et de Transition vers une Économie Décarbonée (FRTED). "Le risque de voir disparaître le dernier fabricant de sanitaires en céramique de France est grand" avait déploré Marie-Guite Dufay. Mardi, en marge de la visite du président de la République en Côte d'Or, la présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté, a demandé l'intervention du gouvernement dans ce dossier.
(Avec AFP)