"Sophie Montel se disait qu'elle pourrait encore être présidente de groupe, mais ce sera M. Odoul", a indiqué un dirigeant du parti, expliquant cette décision par "une démarche de contestation généralisée du Front" de la part de Mme Montel et de ses proches. Nicolas Bay, secrétaire général du FN, est attendu à Dijon jeudi pour rencontrer l'ensemble des élus du groupe et désigner le nouveau président.
16 des anciens conseillers régionaux FN sur 24 rejoindront le nouveau groupe "Front national - Rassemblement Bleu Marine"
L'annonce de ce déplacement a déclenché sur Twitter une vague de critiques et de manifestations de soutien à Sophie Montel de la part d'élus et de collaborateurs qui lui sont proches. M. Bay viendra "apaiser" les élus régionaux, a assuré M. Odoul, jugeant que "les derniers mois ont été un peu houleux avec Sophie Montel". Selon l'élu, au moins 16 des anciens conseillers régionaux FN sur 24 rejoindront le nouveau groupe "Front national - Rassemblement Bleu Marine".
Pour rappel...
L'eurodéputée Sophie Montel a été démise de ses fonctions par Marine Le Pen le 30 juin, le parti lui reprochant de soutenir les conseillers régionaux Julien Acard et Antoine Chudzik, suspendus pour des propos jugés "hostiles à la direction du mouvement" lors de la campagne des législatives.
"Aujourd'hui, Marine Le Pen se comporte tout aussi mal que son père"
Julien Acard a annoncé samedi dans une vidéo publiée sur internet "quitter le Front national" suite à l'éviction de Sophie Montel. "Je pensais, à tort, que le parti avait changé, que les outrances de Jean-Marie Le Pen étaient derrière nous (mais) aujourd'hui sa fille se comporte tout aussi mal", a-t-il asséné.
Au FN depuis 1987, Sophie Montel était arrivée en tête du premier tour de l'élection régionale de 2015, imposant une triangulaire gagnée de justesse par le PS. Son éviction a nettement dégradé les relations entre Marine Le Pen et le vice-président du parti Florian Philippot.
Une "rediabolisation" du Front national
Mme Montel a dénoncé dimanche dans un entretien à France 3 une "rediabolisation" du Front national, se disant "très inquiète du tournant, du virage idéologique qui ne correspond pas aux promesses faites en 2011" quand Marine Le Pen est devenue présidente du FN. "Aujourd'hui nous sommes un grand parti, il va peut-être falloir accepter qu'il y ait des courants à l'intérieur du Front national", a-t-elle ajouté.