Journée portes ouvertes au tribunal de Besançon : "Nous avons un manque de moyens pour traiter toutes les demandes"

Publié le 29/06/2021 - 17:01
Mis à jour le 29/06/2021 - 15:35

Des syndicats de magistrats, avocats et greffiers ont organisé ce mardi 29 juin 2021 une journée « portes ouvertes » dans certains tribunaux dont celui de Besançon afin de « répondre à toutes les questions » des citoyens, après les attaques et accusations de laxisme de l’institution judiciaire ces derniers mois.

Magistrats, avocats et greffiers se sont rendus disponible ce mardi pour expliquer leurs métiers ou orienter ceux qui souhaiteraient assister à des audiences.

"Après les mises en cause réitérées et souvent violentes de l'institution judiciaire dans les médias par certains syndicats, politiques et autres +chroniqueurs+, l'idée est d'inviter nos concitoyens à se faire une idée par eux-mêmes, en assistant à des audiences, et/ou en échangeant avec des professionnels, sur ce qu'ils ont vu ou de façon plus générale sur nos métiers et nos conditions d'exercice", explique Ludovic Friat, secrétaire général de l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire).

Également derrière l'appel le Syndicat de la magistrature (SM), le Syndicat des greffes de France-FO, ainsi que le Conseil national des barreaux (CNB, regroupant les 70.000 avocats français), la conférence des bâtonniers et le Syndicat des avocats de France (SAF). Mais les syndicats reconnaissent avoir eu du mal à mobiliser, avec du personnel "essoré", croulant sous le travail à terminer avant la trêve judiciaire  estivale.

"La Justice n’a pas les moyens de faire fonctionner à 100 % les services" Alexandra Chaumet

Au tribunal de Besançon, sept personnes ont répondu présent à l’appel (les jauges étaient limitées à 20 personnes) : six femmes et un homme. Pour les accueillir, plusieurs agents étaient présents : Alexandra Chaumet, magistrate, vice procureur et déléguée régionale Syndicat de la Magistrature, Me Mikael Le Denmat, Bâtonnier, Raphaele Tirel, greffière et secrétaire régionale UNSA, Chaima Ben M’Barek, greffière, une avocate de Besançon.

Du côté des explications données par les magistrats aux Bisontins, la tension est palpable dès que les moyens des personnels et du tribunal sont évoqués : "L’état ne met pas les moyens financiers et humains. On ne pas nous reprocher à nous, de ne pas faire des efforts", explique Alexandra Chaumet, magistrate, vice procureur et déléguée régionale Syndicat de la Magistrature (SM).

Du côté des moyens humains, les greffiers croulent sous les dossiers : "Des postes sont vacants, mais ne sont pas pourvus, car ils ne sont pas budgétisés", la déléguée régionales SM. Les départs à la retraite ne sont donc pas forcément comblés par de nouvelles arrivées... À cela, s’ajoutent quelques problèmes informatiques ou encore peu de matériel de base :"A titre d’exemple, nous sommes parfois à plusieurs sur un photocopieur. Cela peut très vite devenir compliqué quand nous avons des dossiers complets à imprimer…. Sans compter sur les bugs des logiciels informatiques", souligne, Chaima Ben M’Barek, greffière à Besançon.

Habitués à la discrétion et au silence, les magistrats de la Conférence des premiers présidents de cour d'appel s'étaient insurgés dans une tribune fin mai des "outrances" ayant visé la justice ces derniers mois. Ils faisaient référence, sans les nommer, à l'affaire du verdict de Viry-Châtillon, à l'affaire Sarah Halimi ou à la manifestation des syndicats de policiers devant l'Assemblée nationale, avec son slogan choc "le problème de la police, c'est la justice".

(maCommune.info avec AFP)

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